Soirée débat
La nécessité d’une agriculture compétitive et nourricière
Sylvie Brunel, économiste et géographe, a fait une intervention appréciée lors de la soirée débat organisée par
la FDSEA, jeudi 9 septembre, au Campus de Pouillé
Sylvie Brunel, économiste et géographe, a fait une intervention appréciée lors de la soirée débat organisée par
la FDSEA, jeudi 9 septembre, au Campus de Pouillé
« La crise sanitaire a mis à mal notre réseau syndical », introduit Frédéric Robert, secrétaire général de la FDSEA lors de la soirée débat organisée par le syndicat. Mais elle a aussi eu le mérite de remettre au centre du jeu les agriculteurs. « Pendant cette période, Sylvie Brunel était invitée sur de nombreux plateaux télé pour rappeler le rôle fondamental des agriculteurs. » En effet, l’économiste a toujours été une fervente défenseuse du monde agricole. Quand près d’un milliard de personnes souffrent encore de la faim, l’auteure martèle à son public la nécessité d’une agriculture compétitive et nourricière. Un message positif qui a été apprécié par les 200 participants de la soirée. « Grâce au pacte relevé par les agriculteurs, nous sommes une des plus grandes puissances agricoles », a rappelé Sylvie Brunel. Force est de constater que « les urbains, eux, font parfois preuve d’amnésie et d’ingratitude. Ils ont oublié la peur de manquer. »
Pour répondre aux attentes sociétales, la géographe admet le besoin d’une montée en gamme d’un certain nombre de produits agricoles, d’un développement de la bio, de la vente directe, « mais cela reste des marchés de niche à l’échelle mondiale. Pour certains consommateurs, le critère du prix reste déterminant. » Elle s’est montrée aussi prudente sur l’accroissement de l’agriculture biologique. « En bio, on produit moins et les produits sont plus chers. Est-ce la meilleure solution quand on sait que la demande mondiale augmente ? »
L’importance de protéger les cultures
Face aux polémiques sur l’utilisation de produits phytosanitaires, Sylvie Brunel a souligné « la nécessité absolue de protéger les cultures. Sans la protection des cultures, plus de la moitié de la production mondiale serait perdue. » Surtout que la pression parasitaire, elle, « s’accroît avec la mondialisation, le changement climatique. Pourtant, il va falloir continuer à nourrir le monde. Il faut arrêter de regarder les agriculteurs comme s’ils utilisaient les mêmes produits que dans les années 50. C’est fini ça ! Pourquoi les agriculteurs n’ont pas le droit d’utiliser des produits considérés comme stratégiques quand ils sont utilisés pour la santé humaine ? » Elle craint même un risque de désagricultarisation face à l’extension des zones interdites et des zones protégées
Disneylandiser la ferme
Face aux attaques incessantes contre le monde agricole, l’économiste conseille à l’assemblée de « prendre les devants. Ne pas attendre qu’on vous tape dessus. Vous devez être les ambassadeurs de votre cause. » La conférencière va même plus loin : « vous devez “disneylandiser” votre ferme. Ouvrir votre ferme en parler pour la rendre plus attractive. »
Selo n elle, l’agriculture a toutes les solutions du développement durable. « Nous devons tous ensemble se battre pour ne pas désagriculturaliser la France et remettre l’agriculture au cœur du débat national et européen en 2022. »