DOSSIER SDAGE
L’agriculture ligérienne au rendez-vous du sdage
Interview de Christian Aimé* sur les enjeux du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux.
Pourquoi ce Sdage est- il si important ?
Christian Aimé* : Il existe déjà un Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux qui date de 1992. Ce qui est nouveau dans ce document est que son impact réglementaire est renforcé. Les règles et orientations qui y sont proposées, notamment concernant l’agriculture, sont très précises et impacteront directement les exploitations agricoles. Certaines mesures toucheront aux pratiques agricoles, d’autres joueront sur les productions des exploitations. Jusqu’à présent, nous sommes restés vigilants pour que ce schéma ne redéfinisse pas les orientations de politique agricole et n’entrave pas la dynamique économique de nos territoires. À ce stade, nous ne sommes pas encore satisfaits. Nous poingtons du doigt, notamment, des mesures qui concernent le phosphore ou la mobilisation de l’eau.
Quelle est l’implication professionnelle dans l’élaboration du Sdage ?
Ce schéma directeur a pour effet de modifier les niveaux de décisions ainsi que les interlocuteurs. Au niveau du comité de bassin, il y a huit élus agricoles sur 129 membres. Dans les Commissions locales de l’eau des Sage, on retrouve les mêmes ratios. Il faut veiller à ce que les règles élaborées dans ces structures laissent la possibilité à chaque territoire d’adapter des mesures adéquates. En effet, les particularités territoriales ne peuvent pas être prises en compte à l’échelle du bassin Loire-Bretagne. Il faut veiller à assurer une continuité de l’acte de production dans un moment où la demande alimentaire est croissante tout en respectant les enjeux environnementaux.
Pourquoi répondre à la consultation du public ?
Le monde agricole représente cet équilibre entre économie, environnement, alimentation et aménagement de l’espace. Il est en première ligne dans les orientations à venir en matière de gestion de l’eau, que ce soit en terme de qualité ou de quantité. Il faut pouvoir faire reconnaître ce que les agriculteurs font déjà et pointer les limites de mesures qui seraient pénalisantes pour leurs territoires. C’est pourquoi, ce dossier consacré au Sdage va permettre à chacun de prendre la mesure des enjeux et de faire entendre sa voix. Après 2009, il sera trop tard. Une fois approuvé, le Sdage servira de révision à tous les Sage existants ou en cours d’élaboration avant 2011. Il sera le document réglementaire de référence.
Propos recueillis par S.P.
*Président du comité de pilotage environnement régional et siège au Comité de bassin pour la région Pays de la Loire.