Agronomie
L’agro-écologie en pratique lors de la session Chambre
Lundi 28 juin, à St Pierre-Montlimart, la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire a abordé le thème de l’agro-écologie lors de sa session.
Lundi 28 juin, à St Pierre-Montlimart, la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire a abordé le thème de l’agro-écologie lors de sa session.
« Agro-écologie, j’entends ce mot à toutes les sauces », constate Denis Laizé, président de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire lors de la dernière session de la chambre. « Agriculture raisonnée, AEI, agriculture régénérative... Tous les 5 ans, on entend parler d'un nouveau concept. Celui d’agro-écologie est trop politisé. Mais il me semble une réponse concrète et stimulante aux nombreux enjeux environnementaux auxquels fait face le monde agricole », poursuit Denis Laizé.
Frédéric Thomas, consultant et agriculteur dans le Loir-et-Cher donne des éléments pour mieux comprendre la logique de l’agro-écologie.
« Avec l'agro-écologie, vous êtes en train de jouer avec les fonctionnalités du vivant. Quand vous faites travailler le vivant, comme les vers de terre par exemple, les effets collatéraux vont devenir positifs. Vous allez développer la biodiversité, limiter l'érosion, avoir des aliments de meilleure qualité. Cela va permettre de diminuer le travail du sol, limiter la consommation d'énergie... »
Limiter les intrants externes
L'agro-écologie dans le quotidien d'un agriculteur, c'est quoi ? Un semis direct dans un chaume ? « Non. Certes, on n'agresse pas son sol mais on ne nourrit pas son sol non plus. On a retiré une action négative, ce qui est déjà bien. Mais ce n'est pas de l'agro-écologie. » Et un semis direct dans un couvert multi-espèces ? « Oui, on nourrit les mycorhyzes, les vers de terre, on fait même entrer de l'azote par fixation. On nourrit toute l'activité biologique. »
Pour Frédéric Thomas, quand on fait appel à un intrant extérieur, il ne s'agit pas d'agro-écologie. Les risques collatéraux peuvent être négatifs. Par exemple, une bineuse est une action mécanique qui va remplacer le désherbant. « Le binage aura un impact sur l'activité du sol qui est en train de se développer. S'il y a une grosse pluie, il y a un risque d'érosion... » De même, la lutte biologique n'est pas une technique agro-écologique. « Il y a une logique de lutte, d'élimination. On change juste de type d'intrants ». Elle va remplacer un insecticide.
Exemple de pratique considérée comme agro-écologique : un colza associé. « On met une diversité de plantes qui nous permet de limiter le salissement. En plus ces plantes entretiennent les vers de terre, les mycorhizes. On n'a pas besoin de traiter, ni de biner. Ces plantes associées nous permettent de faire des leurres par rapport aux insectes ravageurs. A partir du moment où on a du sarrazin, de la féverole assez développée, on arrive à bien gérer les altises, les charançons du bourgeon terminal... »
Les animaux, outils de l’agroécologie
Comment associer l’élevage dans l’agro-écologie ? Frédéric Thomas prend pour exemple son exploitation. Sur sa ferme, ce sont les moutons qui détruisent le couvert. Photo à l’appui, « ces moutons pâturent dans les couverts végétaux de 8 tMS entre un blé et un maïs. Pas de rouleau faca ou de glyphosate...Au lieu de dépenser du fuel et de l’énergie, je transforme un couvert vert en ammonitrate noir grâce à des moutons blancs.» Déplacer les animaux sur la parcelle permet de répartir la fertilité de manière homogène. Autre avantage selon le consultant : cette technique est moins coûteuse que de répandre son fumier ou son lisier avec un épandeur...