Qualité de l’eau
Layon-Aubance : de premiers résultats encourageants
Depuis cinq ans, un programme est engagé pour réduire les pollutions agricoles dans les cours d’eau.
“C’est le moment de faire le bilan, et se projeter dans l’avenir”. C’est par ces mots que Dominique Perdrieau, président du Sage (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) Layon-Aubance a introduit le 16 avril une réunion d’information sur les actions agricoles pour la reconquête de la qualité de l’eau. En effet, depuis cinq ans, le Sage et la Chambre d’agriculture ont engagé un programme pour réduire les pollutions agricoles (phytosanitaires) dans les cours d’eau. “Plusieurs actions complémentaires sont conduites”, explique Alexandre Chaigneau, de la Chambre d’agriculture : des diagnostics d’exploitations, des MAE, des animations techniques, une charte de conseils avec les prescripteurs, des plantations de haies, etc.
Ce travail aboutit à des changements de pratiques concrets sur les exploitations engagées : l’enherbement des vignes et le désherbage mécanique progressent, le raisonnement des traitements fongicides s’affine, les intrants en polyculture sont réduits, les techniques de gestion des effluents s’améliorent. Des investissements ont aussi été réalisés, en partie grâce aux aides du Plan végétal environnement : aires de remplissage de pulvérisateur, matériel de désherbage mécanique, etc.
Cependant le tableau n’est pas parfait. Vu l’étendue importante du bassin, le nombre d’agriculteurs impliqués reste insuffisant à ce jour. Les agriculteurs présents à la réunion l’ont souligné : “maintenant, ce sont nos collègues qu’il faut aller chercher. Nous, nous sommes déjà convaincus.” Il ressort également, d’une enquête menée sur un panel, plusieurs points à améliorer : les efforts devraient être ciblés sur les parcelles à plus fort risque. Les plafonds de MAE (maximum 28 ha engagés pour un vignoble, par exemple), ont été un frein au développement de ces mesures. Plusieurs agriculteurs se sont accordés à dire “attention aux mesures trop ambitieuses. Elles découragent ceux qui ne peuvent pas se permettre trop de prise de risque, ou qui n’ont pas assez de main-d’œuvre pour assumer le surplus de travail.” Ils ont aussi souligné le fait que les réductions d’intrants supposent des efforts, et parfois des coûts de production supérieurs, qui ne sont aujourd’hui pas valorisés par le prix des produits.
Autant de réflexions qui seront précieuses pour définir les actions à venir, en espérant mobiliser un plus grand nombre d’acteurs. Le Sage est prêt à engager un nouveau programme MAE si les agriculteurs se montrent volontaires.
Marie Calmejane, FDSEA
Les MAE en chiffres
44 exploitations viticoles et 24 exploitations agricoles
engagées, sur 2 316 hectares.
Une réduction de l’usage des phytosanitaires (en moyenne)
de 32 % sur cinq ans pour les herbicides en viticulture, et
de 50 % sur quatre ans en polyculture.