Nuisible
Le frelon asiatique, tueur d’abeille, s’acclimate en Anjou
Jeudi 19 août, un nid de frelon asiatique a été détruit à Trémentines.
C’est le 12e cas en Maine-et-Loire depuis l’année dernière.
Un seul cas en 2009, plus d’une dizaine depuis le début de l’année. Le frelon asiatique s’implante en Anjou. Et ce n’est pas fini : les professionnels de la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDgdon) craignent un pic après l’été.
Dernièrement, un 12e cas a été découvert à Trémentines au lieu-dit de La Bourdinière. Il a été détruit jeudi 19 août par la FDgdon avec plusieurs centaines de larves à l’intérieur.
Le frelon asiatique est un insecte diurne et sa destruction est propice au crépuscule, lorsque son activité est au ralenti. Un temps pluvieux est idéal. Il faut s’armer de patience pour une destruction optimale : « Nous intervenons quand il y a un maximum de frelons à l’intérieur. Contrairement aux abeilles, il y a plusieurs fondatrices et si le nid est mal détruit, l’espèce est dissé-minée et d’autres nids peuvent apparaître », explique Dany Chauviré, de la FDgdon. En fonction de l’accessibilité du nid, l’attente est parfois longue pour moins de cinq minutes d’intervention : un insecticide pour hyménoptère (matière active : dichlorvos) est injecté dans le trou d’entrée et le nid est bombé à l’extérieur avec une poudre (cyperméthrine).
Une plaie pour les apiculteurs
Le frelon asiatique est peu agressif envers l’homme tant qu’il ne l’attaque pas et qu’il respecte une distance d’environ cinq mètres. Yohan Moreau est destructeur de nids pour la FDgdon : « Ils attaquent en bande et ciblent la tête de l’homme. Huit piqûres et c’est l’hospitalisation. » Inutile de préciser que les intervenants sont équipés d’une combinaison anti-perforation en coton. Mais ce professionnel a déjà reçu des jets de venin à travers la grille de vision. Heureusement, il était équipé d’une paire de lunettes de protection. La dangerosité de la piqûre du frelon asiatique semble pourtant moindre que le frelon commun mais il est une plaie pour les apiculteurs. En effet, l’abeille figure à son menu. « Le frelon fonce sur sa proie, la fait tomber au sol, la saisit entre ses pattes et la tue d’un coup de mandibules derrière la tête avant de l’emporter dans un arbre pour la dépecer. Après lui avoir arraché la tête, les pattes et les ailes, il en fait une boulette qu’il emporte jusqu’au nid pour en nourrir les larves », peut-on lire dans une fiche rédigée par Claire Villemant et Jean Haxaire du Muséum national d’histoire naturelle.
Thomas Freslon, président de l’Union des apiculteurs de l’Anjou (UAA), s’inquiète de la destruction des butineuses : « Le frelon asiatique guette leurs sorties de la ruche, quitte à rentrer et détruire toute la colonie. » Il est estimé que cinq frelons asiatiques suffisent pour réaliser ce méfait. Pour le président de l’UAA, il est nécessaire d’adopter des plans de piégeage dans les départements limitrophes et il est possible de contrôler les populations de frelons « mais pas de les enrayer ».
Julien Bernier