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Le moustique tigre gardé à l’œil

Depuis mai 2018, l’insecte a été placé en niveau 1 de surveillance en Anjou. Mais s’il est actif localement, aucun cas de maladie dont il est vecteur n’a pour l’heure été constaté sur notre territoire.

Par rapport au moustique commun, le moustique tigre est notamment reconnaissable à ses ailes noires et à ses pattes rayées noires et blanches.
Par rapport au moustique commun, le moustique tigre est notamment reconnaissable à ses ailes noires et à ses pattes rayées noires et blanches.
© Pixabay

Au printemps dernier, le conseil départemental de Maine-et-Loire choisissait de confier la surveillance de la progression du moustique tigre au laboratoire public
Inovalys, à Angers. Doté d’un budget de 150 000 euros annuels, le dispositif de suivi mobilise une équipe de 10 techniciens et chercheurs. Il a été présenté mardi 27 août dans les locaux de l’entreprise. En région Pays-de-la-Loire, notre département est avec la
Vendée le seul a avoir été placé en niveau 1 du plan national de lutte contre la propagation de la dengue et du chikungunya - des arbovirus classés “à déclaration obligatoire” par le ministère de la Santé, et transmissibles à l’homme par la piqûre du moustique tigre. Concrètement, cela signifie qu’Aedes albopictus (nom scientifique de cet insecte diurne) « est actif en terre angevine sans avoir contaminé aucun humain », précise Jean-Paul Boisneau, conseiller départemental membre de la commission agriculture et environnement. La période d’activité de l’espèce s’étale en principe de début mai à fin novembre. Au cours de son existence, « une femelle moustique tigre peut pondre jusqu’à plusieurs centaines de larves », avertit Catherine Delnatte, responsable du laboratoire de biologie. Aussi, en vue d’éviter sa prolifération, Inovalys a mis en place un réseau de pièges pondoirs dans l’ensemble du Maine-et-Loire. Pour se reproduire, l’insecte apprécie par exemple l’eau stagnante dans les soucoupes de pots de fleurs, où les femelles peuvent déposer leurs oeufs. Les pièges se composent donc d’un seau d’eau où flottent un carré de polystyrène et un peu de produit larvicide.

Disposés dans des haies ou massifs végétaux, ils sont relevés et renouvelés tous les mois afin d’estimer la densité des colonies. L’étape suivante consiste à identifier les individus en laboratoire.
« Contrairement au moustique commun, les larves de moustiques tigres sont bordées par des pédoncules », rapporte Catherine Delnatte. Ces aspérités sont observables uniquement au microscope binoculaire.

Le moustique tigre possédant un caractère anthropophile,  c’est-à-dire qu’il aime les lieux fréquentés par l’homme, le maillage de surveillance a été renforcé dans les sites de transit : établissements hospitaliers, aires d’autoroute, aéroports, sites touristiques, zoos... Mais les citoyens « ont aussi leur rôle à jouer dans la maîtrise des populations », rappelle Jean-Paul Boisneau.  Le moustique tigre adulte se distingue du moustique commun par ses ailes noires, son abdomen et ses pattes noires et blanches. La meilleure façon d’empêcher qu’il s’installe chez vous est encore de limiter les retenues d’eau. En vidant une fois par semaine les soucoupes, vases, seaux de votre cour ou votre jardin, et en les remplissant de sable. En retirant les objets abandonnés à l’extérieur, susceptibles de servir de récipient. En couvrant toutes vos réserves d’eau, et en vérifiant le bon écoulement des eaux de pluie. Les spécimens que vous capturez (adultes ou larves) peuvent être envoyés sous enveloppe au laboratoire
Inovalys, de même que vous pouvez transmettre vos photos via le site web “signalement moustique” de l’Anses*.

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