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Lait
« Le prix du lait français dévisse par rapport à nos voisins européens »

Interview de Ghislain de Viron, 1er vice-président de la Fédération nationale des producteurs de lait.

Vous dénoncez un prix du lait trop bas en France. Quelle est la situation par rapport à nos voisins européens ?
La rémunération des producteurs de lait français est à date l’une des plus faible d’Europe derrière des pays tels que la Pologne ! Sur mars, avril, mai et juin 2022, nous observons un décrochage de 50 € aux 1000 litres voire plus avec la plupart des grands pays producteurs de lait. Par exemple avec l’Allemagne, c’est 65 € d’écart au mois d’avril ! Ce déphasage est beaucoup trop grand. Et ce qui est inquiétant, c’est qu’en France, plus personne n’applique la formule de prix. Tout le monde s’assoit sur Egalim. Les seules embellies sur le prix nous viennent uniquement du beurre/poudre et de l’export. Mais sur le marché intérieur, ça patine. Par exemple, sur le lait de consommation 1/2 écrémé, qui est un produit emblématique, on a des prix de vente consommateur en France à 78 centimes le litre voire parfois moins, quand en Allemagne on est à 99 centimes et à plus d’1 euro en Belgique. Si on remontait ce prix de 20 centimes, pour une laiterie assez orientée lait de consommation, cela pourrait générer une hausse de l'ordre de 40 €/1 000 L aux producteurs. C’est ce que nous visons.

La FNPL a rencontré le ministre de l’agriculture le 22 juillet. Quelles sont ses marges de manœuvre pour débloquer la situation sur le marché intérieur, eu égard notamment à la problématique de pouvoir d’achat ?
Ce que nous demandons au ministre, c’est de faire appliquer la loi, c’est-à-dire mettre en œuvre des contrôles et des astreintes financières à ceux qui ne la respectent pas. Nous l’avons senti déterminé à le faire. Il fait d’ailleurs en ce moment le tour des opérateurs de la grande distribution. Le problème en effet, c’est qu’on entend au sein du Gouvernement et ailleurs ce bruit de fond insupportable, qui avait été relayé par le ministre de l’économie Bruno Lemaire, sur la mise en doute du bien fondé d’Egalim par rapport au pouvoir d’achat des français. Sur ce point je rappellerais juste quelques chiffres. Selon l’Insee, en l’espace de 30 ans, sur la période de 1991 à 2021, les prix des biens et services ont augmenté de 52 % tandis que le prix du lait à la ferme n’a augmenté que de 27 %. En conséquence, à prix constant, tenant compte de l’inflation, le prix du lait a donc reculé depuis le début des années 90 et atteint en 2021 seulement 238 €/1000 L ! L’autre élément implacable est que notre grande région de l’Ouest a perdu entre mai 2021 et mai 2022 4,3% de ses points de collecte. Tout est dit je crois.


Vous n’excluez pas de passer à l’action syndicale dans les prochaines semaines ?
S’il faut en passer par là nous le ferons. Le seul objectif est de rattraper d’ici le 1er septembre la valorisation normale de nos voisins européens. Donc nous allons monter en puissance avec d’abord de la pédagogie jusqu’au 15 août, puis des actions dans les grandes surfaces après le 15 août et si cela ne suffisait pas nous n’excluons pas de passer à des actions de plus grande envergure début septembre. Il faut bien que chacun comprenne qu’aujourd’hui la demande mondiale est forte, et la dynamique de production est faible. Si les consommateurs français veulent continuer à avoir du lait et des produits laitiers français dans les rayons demain, c’est maintenant que ça se joue. Il n’y a plus de questions à se poser !

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