Actions syndicales
Les éleveurs vérifient la provenance et les prix des viandes en GMS
Nouvelle opération de stickage dans quatre supermarchés de Maine-et-Loire, vendredi 22 octobre, et une opération régionale, mercredi 27, à Cherré dans la Sarthe.

Dans un communiqué du 21 octobre, la FNSEA et Jeunes agriculteurs ont lancé un ultimatum aux industriels et aux distributeurs : si, avant le 15 novembre, une hausse des prix à la production en élevage n’est pas entérinée, les éleveurs annoncent un durcissement de leurs actions syndicales. En attendant, les producteurs maintiennent la pression. En Maine-et-Loire, vendredi dernier 22 octobre, des éleveurs se sont rendus dans quatre grandes surfaces du département pour une nouvelle opération de stickage des produits. Objectif : vérifier l’origine des viandes et leur prix de vente. Ils étaient présents à Super U Baugé, à Leclerc Cholet, à Leclerc Segré, où l’entrée au parking a été bloquée pendant trois heures à l’aide de tracteurs, et à Carrefour Saint-Serge à Angers. Dans ce magasin, une rencontre a eu lieu entre les responsables syndicaux et le directeur Martial Laird. Celui-ci s’est engagé, à la demande de Christiane Lambert, présidente de la FDSEA, à écrire au patron de Carrefour France afin qu’une rencontre soit mise en place avec le président de la FNSEA. Il s’est engagé également à écrire à la FICT, Fédération française des industriels charcutiers, pour exiger l’apposition du logo VPF sur les produits de charcuterie et pour demander, comme l’a souligné Christiane Lambert, à ce que « le porc utilisé dans la charcuterie soit français ». Dans ce magasin, les éleveurs ont trouvé un produit portant le nom de “Jambon de Savoie”. Il y avait tromperie sur la marchandise. En y regardant de plus près, explique Christiane Lambert, « on a constaté qu’il avait été élaboré en Hautes-Pyrénées. Et, probablement, avec du jambon de l’Espagne toute proche ».
Jean-Paul Piet, secrétaire général de la FDSEA a interpellé le directeur du magasin sur le bradage de la viande bovine qui ulcère les producteurs : « Dans une publicité entendue aujourd’hui, Carrefour Market propose une caissette gratuite pour une caissette achetée. Les éleveurs qui entendent cela ne peuvent être que révoltés ». Pour Martial Laird, c’est la concurrence entre grands distributeurs qui contraint à communiquer sans cesse sur des prix plus bas. « Notre but est toujours de vendre moins cher que les autres. Oui, c’est un cercle infernal », avouait-il. Quant à la répartition des marges, selon le responsable de magasin, une fois retirées toutes les charges, la marge nette serait « 1,1 % sur le rayon boucherie ».
Les éleveurs, de leur côté, restent toujours sur le même constat : « Il faut, au moins, 60 centimes de plus par kilo pour remonter les trésoreries », a répété Benoît Barré, éleveur à Andard. Ces centimes, seule issue possible à la crise, tous sont déterminés à aller les chercher.
S.H.