Les JA alertent sur leur avenir
Retour sur l'assemblée générale JA Maine-et-Loire qui s'est tenue, lundi 2 mars, au Campus de Pouillé.
A l'AG JA, il y a des sujets incontournables. Celui du renouvellement des générations en fait partie. Il a largement été abordé lors de leur dernière assemblée générale, lundi 2 mars. « Face au papy boom, toutes les filières s'inquiètent. Autant les industriels que les distributeurs », note Anthony Barillé, vice-président JA 49. En France, plus de 50 % des agriculteurs ont plus de 55 ans. Seulement 6 % ont moins de 35 ans.
Une installation pour 4 cessations d'activité
Dans le Maine-et-Loire, on dénombre une installation pour 4 cessations d'activité. « Nous devons maintenir ce taux de renouvellement », souligne Ludovic Roncin, président JA 49. Mais encore faut-il en avoir le courage...
« Il est plus facile de s'installer en société, car nos futurs associés peuvent nous guider, mais dans le cas d'une installation en individuel, c'est une autre paire de manches qui demande bien du courage », remarque Thomas Grimault, président de la structure locale de la Vallée. « Il faut de la simplification et de la clarté dans l'enchaînement et dans l'exécution des différentes étapes du SPI (stage préparatoire à l'installation). » Le sujet est d'actualité, vu que la labellisation de la Chambre d'agriculture pour l'exécution du parcours à l'installation, arrive à sa fin. « Le prochain dispositif doit répondre à la variété des projets d'installation », insiste le président JA 49. Côté simplification, la Chambre d'agriculture y travaille avec JA. « Un outil à saisie unique est en cours d'élaboration », précise François Beaupère, président de la Chambre d'agriculture Pays de la Loire. « Le jeune n'aura qu'à alimenter une seule fois cette base de données. Les données saisies pourront être partagées avec tous les organismes qui en ont besoin. »
Zéro artificialisation nette
Autre sujet cher à JA : l'artificialisation des terres. « L'agglomération angevine engloutit nos terres cultivables en construisant les zones industrielles, commerciales et résidentielles », regrette Jean Plassais, de la structure locale Angers Ouest. Au niveau national, « un groupe interministériel travaille pour atteindre l'objectif de "zéro artificialisation nette", rappelle le président de la Chambre d'agriculture qui partage l'inquiétude des JA sur la consommation du foncier. Au niveau local, il est aussi important d'interpeller les maires, les élus des EPCI. »
L'irrigation a aussi suscité beaucoup de débats lors de l'AG. « Pour la majorité des éleveurs du département, après les épisodes climatiques de l'année, il nous paraît aberrant de regarder filer toutes ces quantités d'eau », constate Sébastien Bouin du Pouancéen. Tous regrettent les lourdeurs réglementaires et administratives. « Il faut une révision de l'arrêté cadre étiage 2019. Il a déjà montré ses limites cet été, note Thomas Grimault. Il faut changer la station et le seuil de référence pour la Loire et l'Authion.» Désormais, le seuil de crise est déclenché pour un débit de la Loire inférieur à 90 m3/s au niveau de la station de Saumur. Avec cette nouvelle référence, il y aurait eu 62 jours en situation de crise, l'été dernier... « Le préfet a déjà dû y déroger cet été. »
Autre sujet d'agacement : les ZNT. Vincent Colineau, de la structure des Ponts de Cé - Chalonnes donne pour exemple une de ses parcelles de vigne : « elle fait 30 m de large avec des habitations de chaque côté. Sur 17 rangs, nous ne pourrons en traiter que 6. Sans traitement sur ces 11 rangs restants, une maladie comme le mildiou et l'Oïdium, entraînera une perte de rendement de 20 %. » Sur ce dossier, JA ne compte pas en rester là. « On ne lâchera rien », annonce Matthieu Lenoir, administrateur national JA.