Les Mauges et leur diversité
Le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) Loire et Mauges a édité un ouvrage illustré de 160 pages sur la biodiversité des Mauges et des bords de Loire.

Les Mauges et sa région ont désormais leur ouvrage sur la nature. Le projet initié par le CPIE Loire et Mauges s’inscrit dans le cadre de l’année internationale de la diversité biologique proclamée par les Nations Unies. L’objectif pour l’éditeur est « d’appréhender la richesse du vivant et d’agir en faveur de sa préservation ». Le territoire d’intervention ne se cantonne pas aux Mauges afin de « proposer comme cadre une véritable unité géomorphologique », peut-on lire dans les premières pages de l’ouvrage. Il est circonscrit par les limites départementales à l’est et au sud, par la vallée de la Loire au nord et par le Massif armoricain à l’ouest. « Il nous a semblé cohérent de prolonger jusqu’à la faille du Layon », précise Olivier Gabory, un des cinq chargés d’action du CPIE, coauteurs du projet. Ils ont rédigé ou retravaillé des textes publiés par la presse locale ou les Cahiers des Mauges mais « pour la plupart, les textes sont originaux », souligne Olivier Gabory. Le livre se divise en quatre thèmes : le minéral, l’aquatique, le végétal et l’humain.
Un photographe du pays
L’ouvrage est agrémenté d’illustrations : « Le sujet est complexe, estime Olivier Gabory. Les images doivent allier l’esthé-tisme à la pédagogie et à la science. » Pour réaliser les clichés, le CPIE a missionné un photographe du pays. Aguerri à travailler les thèmes du fleuve, de la terre, de l’homme, des paysages, de la faune et de la flore, Dominique Drouet est le candidat idéal. Armé d’un boîtier argentique ou d’un reflex numérique, il a réalisé plusieurs milliers de clichés en parcourant les Mauges et ses alentours, pendant trois ans. Pour l’ouvrage, 220 clichés ont été retenus dont un tiers réalisé à l’argentique. Il combine la macro, les paysages, quelques portraits… et pour l’anecdote, il a même caché son appareil dans des bouses de vaches pour photographier avec un déclenchement à distance le rare œdicnème criard. « J’adapte la prise de vue en fonction du sujet et du lieu », explique le photographe. Très impliqué dans le projet, l’observateur de la faune et la flore a une éthique, par exemple, avec les poissons : l’animal est photographié en aquarium puis est relâché au même endroit que sa prise. Parmi ses meilleurs souvenirs, la photographie d’une huppe fasciée nourrissant son petit : « Sur une centaine de clichés, un seul immortalise le moment où l’oiseau ravitaille en plein vol », raconte le photographe qui réalise sa chance. Il regorge d’anecdotes comme le cliché de la discrète genette d’Europe : « 20 secondes pour immortaliser le moment. »
Un ouvrage écologique
Intransigeant, Dominique Drouet ne voulait pas illustrer un guide et il insiste sur la place de l’image et préfère ne pas publier la photo que de lui accorder un emplacement dérisoire lors de la mise en page. Pour l’impression, l’éditeur se soucie tant de l’esthétisme que de l’environnement : l‘ouvrage est imprimé sur du papier fait à partir de matériaux recyclés et garanti par le label mondial FSC. Et le pelliculage en acétate est recyclable. Au total 2 000 ouvrages sont sortis des presses en avril. Le projet a été soutenu financièrement par la Direction régionale de l’environnement, de l’alimentation et du logement (Dréal) dans le cadre du plan Loire, grandeur nature.
Julien Bernier