Aller au contenu principal

Lait
“Les négociations avec Lactalis ont repris ce 10 janvier”

Interview de Frank Guéhennec, porte-parole de la Délégation nationale des groupements de producteurs livrant à Lactalis.

Franck Guéhennec, président du groupement des producteurs de lait livrant à Lactalis.
Franck Guéhennec, président du groupement des producteurs de lait livrant à Lactalis.
© AA

Que pensez-vous des négociations avec Lactalis ?
Franck Guéhennec : Je tiens d’abord à souligner qu’elles ont démarré rapidement puisque la proposition de contrat de Lactalis est arrivée au printemps et, dès le début de juillet, les négociations ont commencé. Elles ont duré tout l’été, et des avancées substantielles ont pu se réaliser par rapport à la proposition de contrat d’origine. Les représentants de Lactalis ont joué le jeu et nous ont reconnus comme des interlocuteurs représentatifs et responsables. Cela s’est gâté fin septembre, lorsqu’il s’est agi de reconnaître et de formaliser le rôle des groupements dans la relation avec l’entreprise. Peu après, Lactalis a sorti sa deuxième version du contrat, fortement inspirée de l’état de nos négociations qui n’étaient pas encore totalement abouties. Mais Lactalis campait sur une position de rigidité vis-à-vis de la reconnaissance effective du rôle des groupements. Je l’ai déjà dit et le répète : cette négociation n’est pas totalement aboutie et la relation collective des producteurs avec Lactalis doit être formalisée, comme le font les autres industriels avec leurs Organisations de producteurs. Il n’est donc pas question de signer quoi que ce soit avant ces préalables. Sinon, chaque producteur aura les pieds et les poings liés à l’entreprise.

Donc les négociations sont au point mort ?
Fort heureusement non. La rupture n’a pas été consommée, et nous avons pu renouer le dialogue avec les représentants de Lactalis en fin d’année et déjà une nouvelle date a été programmée ce 10 janvier avec la confiance et l’envie d’aboutir (voir ci-dessous). Certains peuvent considérer que cela dure depuis trop longtemps, mais nous répondons que les enjeux sont trop importants et que nous devons nous donner le temps qu’il faut. Sinon le réveil sera un jour douloureux pour les éleveurs. Certains peuvent être inquiets, mais ils ne doivent pas signer dans la précipitation. Le contrat tacite qui les liait antérieurement à l’entreprise court toujours et la fin des quotas est prévue pour 2015. Nous avons donc tout le temps de créer les conditions d’une relation durable avec Lactalis. C’est ce que nous souhaitons.

L’année 2012 sera donc celle du contrat Lactalis ?
J’espère que l’entreprise saura accepter ces nouvelles relations que nous souhaitons constructives et partenariales. Nous espérons également qu’au-delà des contrats, la valorisation des produits Lactalis sera au rendez-vous. C’est la première condition pour que les éleveurs obtiennent un prix qui puisse les satisfaire. D’autres négociations sont en cours, celles qui lient les industriels avec les distributeurs. Je dois avouer que Lactalis, à ce titre, a fait preuve de courage et de détermination jusqu’ici. Parfois même de manière isolée dans le concert concurrentiel de notre secteur. D’autres auraient pu d’ailleurs faire acte de plus de solidarité de filière.

Qu’entendez-vous par le mot : “partenarial” ?
Même si parfois nos intérêts s’opposent aux entreprises, nous croyons à un véritable esprit de filière.
Nous avons besoin les uns des autres et nos sorts sont intimement liés. C’est pourquoi nous avons besoin d’une relation solide et la loi nous amène aujourd’hui à formaliser tout cela. Les groupements de producteurs ont fait un considérable effort pour se projeter dans l’avenir et nous espérons que les entreprises en font autant. Après les quotas, notre relation sera totalement privatisée. Nous aurons à gérer ensemble les volumes à produire en fonction des marchés. Nous aurons aussi la lourde tâche de les répartir entre les éleveurs et nous souhaitons le faire avec le maximum d’équité. Il nous faudra cons-truire les schémas pour continuer d’installer des jeunes et moderniser les autres. À ce sujet, je me tourne aussi vers les pouvoirs publics : une durée contractuelle de cinq ans, c’est très peu lorsque l’on doit in-vestir dans des exploitations de plus en plus importantes et modernes. Les besoins en capitaux seront croissants et les banques seront-elles prêtes à nous suivre ? En conclusion, il m’apparait nécessaire que, dans le cadre de ces contrats, les éleveurs obtiennent des formes de garanties afin d’assurer la pérennité de la production laitière française.

Recueilli par Florence Loyer

Fonctionnement

Marché à livraison différée

Un éleveur annonce un lot de porcs charcutiers la semaine 1 à un prix objectif qui lui convient. Ce lot devra être livrable entre les semaines 6 et 20. La semaine de livraison est également définie par l’éleveur à l’intérieur de cette période. Ces conditions définies, le lot est mis à la vente par l’éleveur le mercredi de la semaine 1. Soit un acheteur propose d’acheter le lot au prix objectif, voire plus et dans ce cas, l’éleveur devra livrer son lot la semaine prévue. Il sera payé au prix validé lors de la transaction soit au minimum, le prix objectif annoncé au départ. Si aucun acheteur ne se positionne sur le lot, l’éleveur peut représenter le même lot au marché à terme de la semaine suivante à la condition que la semaine de livraison soit toujours dans le délai imparti. Depuis le lancement du dispositif, une trentaine d’éleveurs ont présenté des lots.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Emmanuel Gourichon et Marie Renou élèvent une centaine de chapons pour les fêtes de fin d'année.
Des volailles bio pour les fêtes

Emmanuel Gourichon et Marie Renou, de l'élevage Un grain de folie à Lys-Haut-Layon, élèvent des chapons, dindes et pintades…

Nathalie Gimonet (directrice de cabinet du préfet), Pierre-Julien Eymard (directeur départemental des territoires (DDT 49), Frédéric Rozet (chef de service départemental OFB 49) et Régis Gallais (référent réseau loup à l'OFB Pays de la Loire) ont tenu un point presse sur le loup vendredi 13 décembre.
L'OFB explique sa démarche de recherche d'indices

Accusée par certains de chercher à dissimuler la présence du loup sur le territoire départemental, les responsables de l'OFB…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Levée de céréales bio à La Bohalle.
Une bonne levée, peu de maladies
Début décembre, les semis de céréales sont quasiment terminés dans le Maine-et-Loire, avec une levée plutôt bonne et, globalement…
L'équipement de la SCEA de Roumé a permis de sécher 314 tonnes de luzerne en 2024.  La partie droite du bâtiment abrite, quant à elle, des cellules de stockage des céréales de l'exploitation.
Le choix du foin séché en bottes
La SCEA le Roumé, à Yzernay, a investi dans un séchoir à bottes. L'exploitation ouvrait ses portes dans le cadre des Jeudis du…
Plein les bottes de la paperasse !

La FDSEA et les JA49 ont mené cette semaine une série d’actions sur tout le département pour dénoncer les entraves…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois