Interview
Nicolas Gohier : “les entreprises doivent s’investir dans l’export”
Membre de la Fédération départementale laitière, Nicolas Gohier, éleveur au Tremblay, faisait partie de la délégation angevine à l’AG de la FNPL qui s'est déroulée le 20 mars à Pontarlier (Doubs) .
Que retenez-vous de la table ronde sur la production ?
Nicolas Gohier : Les pays du nord de l’Europe se sont lancés dans la production pour le marché international. La France, elle, est en retard. Or, les marchés sont là, en premier lieu la Chine. Il y a des opportunités à saisir. En France, on peut produire aussi pour l’export. Mais jusqu’ici les entreprises de transformation françaises sont surtout présentes sur le marché intérieur. Signe positif toutefois, des coops de l’Ouest commencent à investir dans des tours de séchage pour l’international. Laïta a embauché son premier salarié en Chine.
L’intervention de la présidente d’European Dairy Farmers bouscule nos façons de voir les choses quant à la production française. La France a de nombreux atouts que les autres pays européens nous envient. Elle nous invite à sortir des anciens schémas des quotas, à prendre nos calculettes, faire nos comptes et produire du lait.
Vous êtes donc optimiste ?
Oui, car 2014 est une année porteuse. Et la production laitière devrait se maintenir durablement, à condition que le lait fasse du revenu. Un des défis pour la production est de pallier les fluctuations de prix. Il est intéressant de regarder comment les autres pays producteurs abordent la question. Aux états-Unis, il existe un système assurantiel. Les pays du nord de l’Europe eux, n’en ont pas, mais ils insistent sur la nécessité de mettre de l’argent de côté lorsque les prix du lait sont à la hausse. Afin de pouvoir supporter les périodes de baisse de prix, qui d’ailleurs, ne sont pas toujours des périodes de crise.
Recueilli par S.H.