Congrès
Pour des entreprises agricoles durablement compétitives
Congrès
Les propositions du rapport d'orientation de la FDSEA projettent l'agriculture angevine dans une perspective entreprenariale reposant sur l'économie, l'environnement et le social.
300 participants pour ce premier congrès dans l’amphithéâtre du Lycée de Pouillé.
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“Non, l'agriculture n'est pas ringarde". De façon directe, Dominique Janus, délégué de la région du Baugeois, a résumé le sentiment partagé par les participants au congrès de la FDSEA. Absents, les élus parlementaires n'auront pas entendu ce plaidoyer pour une agriculture dynamique, à l'heure où d'autres se complaisent à en sonner le glas. Car l'agriculture française, et de surcroît angevine, a de l'avenir. "Nous croyons dans la croissance durable et prenons des engagements en ce sens dans le temps", a déclaré Jean-Marc Lézé, le tout récent président de la FDSEA. Pour preuve, le rapport d'orientation présente des propositions déclinées en sept thèmes et reprises en détail dans les pages 27 et 28 de ce journal, avec l'objectif réaffirmé d'une agriculture reposant sur les piliers de l'économie, de l'écologie et du social et dont la mission principale est de nourrir l'humanité. Laquelle doit atteindre, selon les estimations, 9 milliards d'hommes à l'horizon 2050. Mais pour atteindre cet objectif, l'agriculture, avant de nourrir l'humanité, doit pouvoir nourrir son homme. C'est pourquoi ce congrès 2012, qui se déroulait dans le nouvel amphithéâtre du Lycée de Pouillé, s'inscrit dans le droit fil du congrès de la FNSEA, à Saint-Malo, en avril dernier, sur la compétitivité des exploitations agricoles. Il vient aussi, enrichi des débats exprimés dans les ateliers organisés lors des rencontres locales et tient compte des attentes et remarques du terrain recueillies par le groupe Oxymore au cours de l'automne. C'est aussi à partir de ce rapport d'orientation, voté à l'unanimité, que s'élaboreront les prochains Projet agricole départemental (Pad) et Projet régional agriculture durable (Prad).
Des entreprises agricoles
La compétitivité donc. Comment la récupérer ? Comment doter les exploitations agricoles d'une dimension entreprenariale ? La FDSEA s'est donné les moyens d'accompagner cette évolution en renforçant ses partenariats avec AS49 et en créant une structure juridique AS juridis en lien avec la Sarthe. Car désormais soumises aux lois du marchés par la volonté bruxelloise, les entreprises agricoles doivent disposer du même arsenal juridique et fiscal que les autres secteurs d'activité. Il faut aussi que les distorsions de concurrence que l'agriculture subit, sur le volet social ou environnemental, soient corrigées. Ce que l'Allemagne, ce modèle récemment prôné et qui conquiert régulièrement des parts de marché sur le dos de l'agriculture française, ce que l'Allemagne, donc, a réussi, faut-il le reproduire en France ? En partie sans doute. Mais en en excluant les travers. La TVA Emploi annoncée pour octobre par le président de la République en exercice apporte une partie de la réponse à la compétitivité des exploitations (voir encadré). Mais d'autres embûches entravent le dynamisme des exploitations agricoles. "Il faut sortir du marigot de l'environnement", indique Pascal Ferey. Et le vice-président de la FNSEA de préciser aussitôt qu'il ne s'agit pas là d'une opposition de principe mais bien de combattre des excès qui vont au delà des prérogatives législatives. "Il faut arrêter la surenchère médiatique et administrative, et cette frénésie française", dit-il soulignant que "le Grenelle était à peu près équilibré, mais n'a pas résisté à une doctrine administrative, véritable déni démocratique". C'est pourquoi une nouvelle gouvernance du Grenelle, représentative de l'agriculture (70 % du territoire, 12 milliards d'euros d'excédents dans la balance commerciale) lui semble indispensable. D'autant que ce secteur, fort employeur de main-d'œuvre, se trouve aussi grignoté sur d'autres pans comme celui du foncier. C'est là un autre cheval de bataille de l'élu normand, producteur de lait en AOC beurre et crème d'Isigny sur 130 hectares situés en Natura 2000 et zones humides. C'est là aussi une préoccupation majeure pour les élus et les adhérents de la FDSEA confrontés chaque jour, qui à l'emprise foncière pour des infra-structures, qui à des changements de destination comme les TTCR (Taillis à très courte rotation). "60 000 hectares agricoles partent, chaque année, sous le béton, dont 20 % ont un intérêt environnemental. La compensation écologique, qui prévoit un coefficient 3, impose, de facto, une double peine à l'agriculture à qui il échoit de laisser une deuxième fois du territoire pour compenser le premier. Que la compensation se fasse d'abord sur les 180 000 hectares de friches industrielles", réclame Pascal Ferey. Une situation d'autant plus insupportable que l'administration et le lobby des associations environnementales apposent le plus souvent leur veto lorsqu'il s'agit de créer une réserve d'eau.
Laisser du temps
L'eau, autre sujet de polémique et d'incompréhension. Pour les zones de captage, le responsable environnemental réclame une indemnisation pérenne. Quant au verdissement et à la convergence des aides, inscrits dans la réforme de la Pac 2013, Pascal Ferey se montre là aussi, très circonspect. Quand bien même le budget européen reste constant, si l'on en croit les engagements pris. Les échéances électorales, en France d'abord, en Allemagne ensuite, vont laisser "un peu de temps" – jusqu'en septembre 2013 – pour que les décisions soient discutées et prises par les parlementaires européens. Un laps de temps utile et nécessaire pour laisser place à la discussion. Avec des pré-requis comme celui de "laisser du temps pour mettre en place la convergence". Ou, sur le verdissement, de ne pas "figer" le sort des prairies permanentes et d'assouplir les positions sur la monoculture ou la diversité des assolements. Car c'est bien de survie de l'agriculture et des entreprises agricoles qu'il s'agit. Et de leur rapport et de leur place dans la société : “Nous ne voulons plus être des boucs émissaires et financiers", ré-clame Pascal Ferey.
Pour assurer cet avenir, le responsable du dossier Environnement à la FNSEA avance plusieurs pistes qui viennent compléter celles proposées par la FDSEA : une réappropriation par la recherche publique pour travailler "d'autres stéréotypes que ceux des années 60 au profit de l'exploration de solutions autres que "le tout chimique" et l'exploration des biotechnologies”.
Des entreprises agricoles
La compétitivité donc. Comment la récupérer ? Comment doter les exploitations agricoles d'une dimension entreprenariale ? La FDSEA s'est donné les moyens d'accompagner cette évolution en renforçant ses partenariats avec AS49 et en créant une structure juridique AS juridis en lien avec la Sarthe. Car désormais soumises aux lois du marchés par la volonté bruxelloise, les entreprises agricoles doivent disposer du même arsenal juridique et fiscal que les autres secteurs d'activité. Il faut aussi que les distorsions de concurrence que l'agriculture subit, sur le volet social ou environnemental, soient corrigées. Ce que l'Allemagne, ce modèle récemment prôné et qui conquiert régulièrement des parts de marché sur le dos de l'agriculture française, ce que l'Allemagne, donc, a réussi, faut-il le reproduire en France ? En partie sans doute. Mais en en excluant les travers. La TVA Emploi annoncée pour octobre par le président de la République en exercice apporte une partie de la réponse à la compétitivité des exploitations (voir encadré). Mais d'autres embûches entravent le dynamisme des exploitations agricoles. "Il faut sortir du marigot de l'environnement", indique Pascal Ferey. Et le vice-président de la FNSEA de préciser aussitôt qu'il ne s'agit pas là d'une opposition de principe mais bien de combattre des excès qui vont au delà des prérogatives législatives. "Il faut arrêter la surenchère médiatique et administrative, et cette frénésie française", dit-il soulignant que "le Grenelle était à peu près équilibré, mais n'a pas résisté à une doctrine administrative, véritable déni démocratique". C'est pourquoi une nouvelle gouvernance du Grenelle, représentative de l'agriculture (70 % du territoire, 12 milliards d'euros d'excédents dans la balance commerciale) lui semble indispensable. D'autant que ce secteur, fort employeur de main-d'œuvre, se trouve aussi grignoté sur d'autres pans comme celui du foncier. C'est là un autre cheval de bataille de l'élu normand, producteur de lait en AOC beurre et crème d'Isigny sur 130 hectares situés en Natura 2000 et zones humides. C'est là aussi une préoccupation majeure pour les élus et les adhérents de la FDSEA confrontés chaque jour, qui à l'emprise foncière pour des infra-structures, qui à des changements de destination comme les TTCR (Taillis à très courte rotation). "60 000 hectares agricoles partent, chaque année, sous le béton, dont 20 % ont un intérêt environnemental. La compensation écologique, qui prévoit un coefficient 3, impose, de facto, une double peine à l'agriculture à qui il échoit de laisser une deuxième fois du territoire pour compenser le premier. Que la compensation se fasse d'abord sur les 180 000 hectares de friches industrielles", réclame Pascal Ferey. Une situation d'autant plus insupportable que l'administration et le lobby des associations environnementales apposent le plus souvent leur veto lorsqu'il s'agit de créer une réserve d'eau.
Laisser du temps
L'eau, autre sujet de polémique et d'incompréhension. Pour les zones de captage, le responsable environnemental réclame une indemnisation pérenne. Quant au verdissement et à la convergence des aides, inscrits dans la réforme de la Pac 2013, Pascal Ferey se montre là aussi, très circonspect. Quand bien même le budget européen reste constant, si l'on en croit les engagements pris. Les échéances électorales, en France d'abord, en Allemagne ensuite, vont laisser "un peu de temps" – jusqu'en septembre 2013 – pour que les décisions soient discutées et prises par les parlementaires européens. Un laps de temps utile et nécessaire pour laisser place à la discussion. Avec des pré-requis comme celui de "laisser du temps pour mettre en place la convergence". Ou, sur le verdissement, de ne pas "figer" le sort des prairies permanentes et d'assouplir les positions sur la monoculture ou la diversité des assolements. Car c'est bien de survie de l'agriculture et des entreprises agricoles qu'il s'agit. Et de leur rapport et de leur place dans la société : “Nous ne voulons plus être des boucs émissaires et financiers", ré-clame Pascal Ferey.
Pour assurer cet avenir, le responsable du dossier Environnement à la FNSEA avance plusieurs pistes qui viennent compléter celles proposées par la FDSEA : une réappropriation par la recherche publique pour travailler "d'autres stéréotypes que ceux des années 60 au profit de l'exploration de solutions autres que "le tout chimique" et l'exploration des biotechnologies”.
M. L.-R.
FDSEA