EsaFoodTech
Promus aide les agriculteurs à « reprendre le contrôle de leur vente »
Zoom sur la start-up nantaise Promus qui démocratise l’approvisionnement local pour tous types de restauration.
Zoom sur la start-up nantaise Promus qui démocratise l’approvisionnement local pour tous types de restauration.
« Promus est à la fois une plateforme digitalisée d’approvisionnement et un distributeur de produits alimentaires frais et locaux », explique Antoine Pulcini, président et co-fondateur de Promus. Jeudi 25 novembre, il a participé, à Angers, à une table ronde lors de la 2e édition de l’EsaFoodTech sur la foodtech et le terroir. Basée à Nantes, la start-up achète directement les produits aux agriculteurs pour les vendre aux restaurateurs. « Nous travaillons à la fois pour la restauration commerciale et collective. Promus crée un lien direct en indiquant au restaurateur qui est le producteur qui l’a approvisionné. »
Démocratiser l’approvisionnement local
Dans sa démarche, Promus apporte une logistique de masse. « En agriculture, il y a énormément d’acteurs. Chacun est plus ou moins isolé. En face, les transformateurs et les restaurateurs ont besoin de s’approvisionner à grande échelle. Ce qui fait qu’il est très difficile d’aller chercher le producteur de très petite taille », note le jeune entrepreneur. Pour rappel, seulement 5 % des exploitations agricoles commercialisent via des circuits courts. Promus s’adresse aux 95 % restants. « Ces exploitations subissent énormément les variations de prix et du marché. Ils n’ont pas vraiment le choix de s’inscrire dans des circuits agroalimentaires ou d’export ou de transformation longue. En particulier dans le monde de la viande et dans certaines productions de fruits et légumes. »
Une logistique territoriale
Promus a pour ambition « d’aider cette large population à reprendre le contrôle de leur vente et reprendre le pouvoir de vendre. » Pour y parvenir, la start-up recrée une logistique territoriale.
Les produits de plusieurs fermes alentours sont regroupés dans des points de collecte (des PromusBoxs) installés à proximité de producteurs. Ces produits sont ensuite distribués.
Promus repose sur 3 piliers forts. Le premier, augmenter le nombre de références à des prix équitables. « Promus n’aura pas que du local ou du très local. Nous travaillons en direct avec des producteurs français pour recréer des filières qui sont en perte de vitesse, notamment en viande bovine. On propose un prix cohérent par rapport aux attentes du restaurateur. Pour cela, on va couper le nombre d’intermédiaires pour diminuer l’effet de marge. Ce qui permet de mieux équilibrer les rémunérations. » Antoine Pulcini a aussi à cœur d’expliquer à ses clients la valeur d’un produit qui justifie son prix. « Un maraîcher ou un éleveur n’a pas à subir les hausses des prix du gaz à l’autre bout de la planète ». Deuxième pilier : assurer la qualité du service. « Quand c’est commandé, il faut livrer rapidement. On est en capacité d’avoir un approvisionnement en continu. » Les PromusBoxs permettent de répondre rapidement aux demandes des acheteurs grâce aux stocks que peuvent faire les producteurs. « Notre responsabilité, c’est aussi d’expliquer les saisons à nos clients. »
Le numérique pour informer
Troisième pilier où le numérique a toute sa place : la transparence vis-à-vis de leurs clients. « Quand un restaurateur est livré par Promus, il reçoit un grand nombre d’informations. Il sait de quels producteurs viennent les produits de la semaine, l’empreinte carbone de son approvisionnement, la distance moyenne de l’approvisionnement... » De son côté, le restaurateur peut partager toutes ces informations avec ses clients à travers un site vitrine. « C’est une carte dynamique où l’on voit en temps réel les producteurs, leurs engagements. La technologie nous permet de connecter cette diversité d’agriculteurs à une diversité de restaurations. »