Vigne
Réduire de 35 % les phytos grâce à la pulvérisation confinée
Le Domaine Famille Bonnin, à Martigné-Briand, cherche depuis 20 ans à améliorer ses pratiques pour réduire l’usage des produits phytosanitaires.
Le Domaine Famille Bonnin, à Martigné-Briand, cherche depuis 20 ans à améliorer ses pratiques pour réduire l’usage des produits phytosanitaires.
Jean-Christian Bonnin est sensible au respect de l’environnement depuis de nombreuses années. A Martigné-Briand, avec sa femme, il cultive 43 hectares de vigne. Ils améliorent leurs pratiques depuis 20 ans pour réduire l’empreinte environnementale du domaine. En 2001, le domaine Famille Bonnin a obtenu la certification Terra Vitis. Cette démarche répond aux critères du développement durable du cep à la bouteille. En 2013, le domaine rejoint le réseau Dephy, une démarche volontaire de réduction de l’usage de produits phytosanitaires. Depuis décembre 2019, la Famille Bonnin a obtenu, dans la logique de sa démarche, la certification HVE niveau 3.
En fonction de la météo, du stade de la vigne... « à chaque étape, je cherche à trouver le meilleur compromis pour être le plus respectueux de l’environnement, explique le vigneron indépendant. Le but étant de maintenir les rendements du vignoble. »
En 2020, son IFT en herbicide était de 0,35 et de 3,9 pour les autres produits hors herbicides. « Ce n’est qu’un chiffre. Tout dépend de comment se déroule la saison... », relativise Jean-Christian Bonnin.
Pour s’aider dans la réduction des produits phytos, il s’appuie sur les conseils d’un technicien indépendant. « J’apprécie aussi de pouvoir échanger dans le groupe Dephy. Le groupe est très homogène : des bios, des vitis en lutte raisonnée. Il y a une grande liberté d’expression. Chacun partage son expérience. Et personne ne juge l’autre. »
Pulvérisation confinée
Depuis 2018, il pratique la pulvérisation confinée. « Avec cette technique, j’ai réduit de 35 % la quantité de produits phytosanitaires utilisée. » Pour cela, il a investi dans 2 pulvérisateurs à panneaux récupérateurs Fruili Drift Recovery. Les 2 équipements protègent 2 rangs complets avec leurs panneaux récupérateurs et sont équipés d’une cuve de 600 l. Leur coût ? environ 38 000 € HT chacun.
Avec ce type d’appareil, les embruns pulvérisés qui traversent le rang de vigne au lieu d’être “perdus” sont récupérés. La bouillie qui ruisselle au fond des panneaux récupérateurs est ensuite réintroduite dans la cuve principale de l’appareil via une pompe de reprise et un système de filtration.
Les panneaux récupérateurs permettent d’avoir une plus grande quantité de produit déposée sur les feuilles et une homogénéité de répartition du produit. Résultat, la protection sanitaire de la vigne est plus fiable.
La pulvérisation confinée demande plus de temps à cause des manœuvres en bout de rang. « Sur mon domaine, cela représente 10 % de temps de travail supplémentaire », constate Jean-Christian Bonnin. Ce dernier apprécie la simplicité d’utilisation de ses pulvérisateurs. Équipé d’une centrale hydraulique et d’un DPA, le Fruili Drift Recovery bénéficie d’une gestion automatique en bout de rang. « Grâce à un simple bouton sur un boitier, je vais pouvoir commander l’ouverture ou la fermeture de la rampe automatiquement en fonction de la largeur et l’épaisseur du palissage programmées ». Le boitier commande aussi automatiquement la pulvérisation et le mouvement de l’essieu arrière.
Zéro herbicide
Pour 2021, le vigneron s’est fixé comme objectif de ne plus utiliser de désherbant. Un objectif qui n’est que la continuité d’une stratégie menée depuis 2018. Le plus contraignant est le désherbage mécanique sous le rang. « On ne veut pas que l’herbe concurrence trop le cep de vigne. Et comme elle retient l’humidité, c’est au moment des risques de gelée qu’on est le plus prudent. » Le domaine a déjà investi dans un cadre Boisselet, une bineuse Actisol, des doigts Kress, des disques émotteurs et une bineuse EcosatelYt de la marque Léger.
« On utilise chaque outil de manière complémentaire. » Cette année, le vigneron a travaillé une bande de terre meuble sous le rang issue du buttage effectué après les vendanges. « On bute légèrement les ceps. Ensuite, on va dégager et ramener la terre autour des pieds de vignes. »