Formation
Rentrée scolaire : les nouveautés
Le secteur agricole continue d’attirer les jeunes, mais l’apprentissage connaît certaines difficultés de recrutement.
Une plate-forme paysagère à Montreuil-Bellay. Les effectifs sont en hausse au lycée Edgard Pisani : 21 élèves de plus.179 jeunes sont attendus pour la rentrée 2013. “Cette hausse d’effectif correspond à l’ouverture d’une terminale Bac pro services aux personnes et aux territoires, conséquence de la réforme du Bac professionnel”, explique Valérie Lepage, proviseur.
En revanche, le lycée rencontre des difficultés de recrutement dans la filière viticulture-œnologie. “C’est une tendance nationale, les classes ne remplissent pas. Pourtant, nos anciens élèves trouvent très facilement du travail”, précise Valérie Lepage. En 2de Bac Pro viticulture-œnologie, il n’y aura que 7 élèves, pour 16 placesdisponibles. Le lycée bénéficie d’un nouvel équipement : une plate-forme technique pour la filière paysage, financée par le Conseil régional. Dans le courant de l’année scolaire, une cuisine pédagogique pour la section services aux personnes sera également construite.
Le Fresne développe la coopération internationale. Le lycée du Fresne (Sainte-Gemmes-sur-Loire) s’apprête à recevoir 550 élèves, un effectif en légère hausse (+10). Une rentrée dans la continuité, avec toutefois des difficultés de recrutement à signaler en BTS horticulture. “Certainement un effet des difficultés économiques que vit la filière”, commente le proviseur Franck Blachère (lire page 3).
L’établissement cherche à développer la coopération internationale, que ce soit sous forme de stages à l’étranger pour les étudiants bac pro, ou par l’accueil d’étrangers : trois jeunes Égyptiens intégreront ainsi le BTS horticole cette rentrée. En filière paysage, le lycée fait face à de nombreuses demandes et doit même refuser des candidats.
À Pouillé, un nouveau contrat de professionnalisation en arbo. Le campus de Pouillé aux Ponts-de-Cé voit ses effectifs progresser : 620 élèves et étudiants (dont 70 apprentis, en partenariat avec l’Esa) sont attendus, une vingtaine de plus qu’en 2012-2013. “Nous avons eu beaucoup de demandes pour la section paysage, moins en horticulture”, explique Dominique Guyot, directeur. À signaler qu’une section rouvre en arboriculture. La formation n’avait pu exister l’année passée, faute de candidats.
En cette rentrée démarre aussi le partenariat (Syndicat des producteurs de fruits, Geiq, campus de Pouillé et CNPH La Ménitré) pour former des adultes en contrat de profesionnalisation. Un groupe d’une douzaine de personnes est inscrit. Le verger de Pouillé servira de support à la formation. Dominique Guyot se dit “ravi de ce partenariat exemplaire entre producteurs et centres de formation.”
MFR : de nouvelles formations pour adultes. Le réseau des Maisons familiales rurales formera cette année 3 200 jeunes et adultes, dont 600 en apprentissage. Pas de nouvelles formations en parcours initial, en revanche les MFR étendent leur offre de formation continue. Huit nouvelles formations pour adultes ont été décrochées, dans le domaine des services aux personnes, du commerce, de la cuisine, du tourisme-hôtellerie.
Le grand chantier des équipes pédagogiques est le travail de “persévérance” des jeunes dans les formations choisies, pour lutter contre le décrochage scolaire. Un suivi des jeunes après leur sortie de formation est effectué sur le département. Déjà, “l’extrême majorité des personnes passées en formation sont restées dans le même corps de métier”, constate Thierry Bouillaux, le président de la Fédération départementale.
L’apprentissage à la peine. Près de 300 apprentis devraient être formés sur les trois sites du CFA des établissements publics agricoles (Angers-Le Fresne, Segré, Montreuil-Bellay) . “On sent un léger tassement au niveau des contrats signés. Les engagements sont plus tardifs”, explique Jocelyne Martin, directrice du CFA de Montreuil-Bellay. Ce phénomène est vrai en travaux paysagers. “Il y a un engagement moins fort dans le secteur privé et public, surtout pour les CAP et brevets professionnels. Il faut y voir, certainement, un double effet : la crise économique et, pour les collectivités, des contrats d’apprentissage qui sont sans doute en concurrence avec des emplois d’avenir”, analyse Franck Blachère. S’y ajoutent, parfois, des problèmes de mobilité des jeunes. En horticulture, les difficultés économiques de la filière ont déjà eu des conséquences, comme des ruptures de contrats sur l’année 2012-2013.
Du côté des CFA des MFR, les contrats en apprentissage en agriculture sont en développment. Les BTS Acse doublent leurs effectifs cette année. Mais on constate des difficultés pour signer des contrats en bâtiment, commerce, automobile... depuis la réforme du Bac pro. “La disparition des BEP a été un coup dur, souligne Pascal Pinon, directeur de la Fédération MFR. Les entreprises hésitent à s’engager pour trois ans. En outre, en apprentissage, on a besoin de se former par pallier, en allant voir diverses entreprises”. Les MFR misent donc sur le renouvellement des CAP : “C’est grâce aux CAP que l’on maintient l’effectif des CFA”.
S.H.