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Conseil fédéral
Stratégie individuelle et action collective : l'union de tous les possibles

Pour Dominique Dutartre, si l'union fait la force, elle doit se faire en toute transparence. Et toujours dans l'intérêt collectif.

Dominique Dutartre, directeur adjoint de Champagnes céréales, était l’invité du conseil fédéral de la FDSEA.
Dominique Dutartre, directeur adjoint de Champagnes céréales, était l’invité du conseil fédéral de la FDSEA.
© AA

Conjuguer performance individuelle et collective. Si personne n'en écarte l'idée, la question essentielle porte peut-être sur le comment. Quelles limites, quelles garanties ? Voire quelle éthique ? Pour illustrer le propos, le conseil fédéral de la FDSEA, réuni en fin de semaine dernière, avait invité Dominique Dutartre, directeur adjoint de Champagne Céréales. Dans l'entre-prise depuis trente-cinq ans, Dominique Dutartre a également assuré des responsabilités municipales. C'est dire s'il connaît les rouages et les subtilités du travail à plusieurs, aussi bien dans le domaine de la chose publique que pour le secteur de l'activité agricole. En l'occurrence, a-t-il rappelé aux présidents communaux, "l'agriculture a besoin d'une image positive auprès de la société et cela passe par une représentation collective et non individuelle. Il cite l'agri-culture durable : "Quel écho trouverait-elle sans structures collectives ?", interroge-t-il. Et quand il s'agit de trouver des débouchés, "pour arriver au consommateur, tout agriculteur, si gros soit-il, a besoin du collectif, car personne ne sera jamais à la dimension du marché". Le propos prend encore plus de relief quand on pense aux restructurations dans l'aval : cinq centrales d'achat face à une atomisation de l'offre, nonobstant les organisations de producteurs, les regroupements, les alliances que l'on sait. Nonobstant aussi les initiatives individuelles de circuits courts qui trouvent leur pertinence à l'échelle d'un territoire aussi longtemps qu'elles restent en adéquation avec l'ampleur de la demande locale.
"Aucun dirigeant de coopérative ne se réjouit de devoir agrandir la taille de l'entreprise, aucun investis-sement en ce sens ne peut le satisfaire", assure Dominique Dutartre pour questionner aussitôt : "Mais peut-il en être autrement ?” Il prend pour exemple le choix de Champagne céréales de rallier Malt Europe et Malt monde : aujourd'hui 36 usines pour répondre à la demande de trois brasseurs représentant à eux seuls 50 % de la production de bière dans le monde. "Ils veulent une garantie d'appro-visionnement", argumente-t-il. Une démarche que doit accompagner l'amont, pourvu qu'elle soit comprise localement et qu'un mode de gouvernance soit défini.

Transparence
La transparence. Le mot est lâché. Beaucoup d'intervenants l'ont évoqué au cours du débat qui a suivi. La transparence, Champagne céréales l'a instaurée en principe en proposant un libre choix à son coopérateur de placer son blé : de manière individuelle et sur un tonnage au cours du jour ou de manière collective et sur des surfaces pour un prix moyen. La prise de risque reste entière pour l'apporteur dans le premier cas. "La mise en place collective ne doit en aucun cas servir d'amortisseur aux choix individuels". En proposant cette alternative, la coopérative renierait-elle ses choix fondamentaux ? Se comporterait-elle comme une structure privée ? C'est plutôt un principe de réalité qui a conduit Champagne céréales, après une dizaine d'années de réflexion et de discussion, à retenir cette orientation sans rien renier de ses objectifs mutualistes. Car l'autre principe pourrait être celui de l'innovation. Innovation dans l'agroalimentaire mais aussi dans l'implication des coopérateurs : ceux-ci peuvent prendre des parts dans la holding regroupant les entreprises de transformation.
Bien sûr, les schémas ne sont pas transposables. Mais rien n'empêche de s'en inspirer. La question de fond restant : a-t-on, aujourd'hui plus qu'hier, les moyens de se passer les uns des autres ?

M. L.-R.

Une étude d'AS49 sur les productions régionales

De l'analyse collective à la gestion individuelle

Le centre de gestion AS49 s'est livré à une étude de l'ensemble des productions agricoles des Pays de la Loire. Y figure la part que chaque production représente par rapport à la production nationale. Cette approche, menée sur une dizaine d'années, permet de vérifier l'impact des fluctuations des prix et des charges sur le revenu des exploitations. On voit ainsi que la production avicole, pour lesquels le coût de reprise est indexé sur l'aliment, a une courbe d'évolution des prix bien moins erratique qu’en productions bovine ou porcine. Cette étude porte également sur les montants de capitaux d'exploitation mobilisés par production, le taux d'endettement global ; elle dégage l’EBE moyen et sa répartition entre annuités, prélèvements personnels, capacité d'autofinancement. Est également évalué le temps de travail. À côté du prix de revient, un des points les plus intéressants concerne le "prix d'équilibre" dégagé de cette approche calculée sur le quart supérieur haut des exploitations. "Le prix de revient moyen fournit une base d’appropriation et de discussion collective. Le prix d'équilibre, propre à chaque exploitation, est un outil d'analyse, de gestion et d’aide à la décision stratégique", indique Francis Houlet, le directeur de l'AS49. Certes, comme l'a souligné Jean-Paul Piet, le président de AS49, “une moyenne cache en réalité une grande hétérogénéité. L'objectif de cette étude est de disposer de références pour chacune des productions agricoles. Ensuite à chacun, au niveau de son exploitation, en fonction de ses propres critères, de son âge, de ses investissements, d'en tirer les enseignements. C'est là aussi la mission des conseillers d'accompagner les agriculteurs dans l'analyse de leurs performances”.

M. L.-R.
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