MAGAZINE - viticulture
Un millésime 2010 prometteur
Le gamay primeur, sur les tables depuis hier jeudi,
ouvre la voie au millésime 2010, d’ores et déjà qualifié d’exceptionnel.

Le millésime 2010 rend les viticulteurs angevins heureux. Et ils ne se privent pas de le dire. Pascal Cailleau, le président des rouges, et Yves Matignon, celui des rosés, le déclarent tout net : « Le millésime 2010 restera dans les mémoires ». Les bonnes fées ? La climatologie de l’Anjou particulièrement propice cette année, qui permet à la vigne et au terroir de donner le meilleur d’eux-mêmes, et le savoir-faire des viticulteurs qui, depuis quinze ans, affinent leurs pratiques. Les viticulteurs auront tout le loisir de « faire ce qu’ils veulent » en terme de vinification. Succédant à un « très bon » 2009, ce millésime 2010 vient donc à propos conforter les rouges de Maine-et-Loire : « On a besoin de rouges haut de gamme », indique Pascal Cailleau. À l’export, on commence à nous regarder sérieusement ». Actuellement, 2 % des anjou rouge sont placés à l’export.
Des vins primeurs enveloppés
Situation tout aussi favorable pour les rosés. L’Anjou, avec 300 000 hl, devient la première région de France en rosés demi secs. Cette année, les vins seront fruités et frais, en particulier les cabernets d’Anjou qui exprimeront « toute leur typicité ». Ce sera « une année de référence », ajoute Yves Matignon.
C’est dans ce contexte encourageant que sont apparus, hier jeudi, les gamay primeur. Ils sont douze viticulteurs du vignoble Anjou-Saumur à avoir présenté des échantillons. Au total 5 000 hl, soit 10 000 cols, et trois coups de cœur décernés par le jury d’interloire (voir ci contre). Les vins seront mis à l’honneur, jusqu’à dimanche, à la Maison des vins à Angers. On pourra également les trouver sur les tables de certains restaurants. Les conditions climatiques exceptionnelles, favorables aux anjou rouge, ont rendu l’élaboration du gamay primeur un peu plus délicate. L’effet “primeur” est moins prononcé, ce qui débouche sur des vins un peu plus enveloppés, avec une bonne longueur en bouche.
« Cette année, le gamay primeur ne sera pas fluet, résume Roland Chevalier, l’un des viticulteurs retenus. C’est ce que recherchent les consommateurs ».
M. L.-R.
Les coups de cœur
Domaine des Hardières, à Saint-Lambert-du-Lattay, commercialisé par les Celliers du Prieuré. Laurent Blouin vinifie pour la deuxième année une partie de sa récolte en gamay primeur.
Domaine de Pied Flond, à Martigné-Briand. « Le gamay primeur est parfois qualifié, à tort de “petit vin”, mais il requiert beaucoup de travail », indique Franck Gourdon.
Clos de l’Alma à La Boutouchère (Saint-Florent-le-Vieil). Roland Chevalier est un habitué des gamay primeurs. La sortie du gamay primeur lance la période de commercialisation du millésime.