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Porc
Une installation porcine durable

Les associés du Gaec Séchet-Guillemet, en partenariat avec leur groupement Cooperl, ont ouvert les portes de leurs nouveaux bâtiments.

Le bâtiment d’engraissement, qui compte 1998 places. Il est équipé d’une ventilation centralisée, avec une alimentation en soupe.
Le bâtiment d’engraissement, qui compte 1998 places. Il est équipé d’une ventilation centralisée, avec une alimentation en soupe.
© C. JOLY

Le Gaec Séchet-Guillemet a réalisé d’importants travaux dans le cadre de la mise aux normes des truies mais également pour une nouvelle orientation de l’exploitation qui se spécialise. L’avenir de la production porcine passera par une rentabilité de l’élevage adossée à de nouveaux équipements.
L’exploitation, située à Yzernay en Maine-et-Loire, réfléchit son projet depuis 2011. L’élément déclencheur : le départ de l’atelier laitier avec un associé du Gaec et l’obligation de respecter la réglementation européenne sur le bien-être des truies.
Les choix des éleveurs ont été guidés par leur volonté de réaliser un projet économiquement viable, respectueux de l’environnement et des conditions de travail, soit une intégration complète des trois piliers du développement durable.


Coût alimentaire et dépenses énergétiques maîtrisés

Sur le volet économique, les associés du Gaec ont renforcé l’autonomie alimentaire déjà existante sur l’exploitation et qui a contribué à la faisabilité économique de leur projet. équipés d’une fabrique d’aliment à la ferme (Faf) depuis 2001, les éleveurs ont opté pour la construction d’un second silo tour pour augmenter les capacités de stockage en maïs, afin d’atteindre un volume de 1 000 tonnes équivalent sec. Avec une surface de 155 ha de cultures, le Gaec s’autoapprovisionne à hauteur de 60 %.


L’aliment fabriqué sur l’exploitation sera distribué en ration sèche en post-sevrage et en soupe pour la partie engraissement et truie.


L’autre levier d’action pour maîtriser les charges réside dans l’installation d’un échangeur d’air en post-sevrage. Ce système est basé sur un réchauffement de l’air entrant dans les combles par l’air extrait des bâtiments ; ceci permettant de diminuer la consommation d’électricité et d’éviter de grosses fluctuations de températures.

 

Anticipation des nouvelles règles environnementales par un renforcement du lien au sol et une meilleure maîtrise des déjections.

L’exploitation est située dans les Mauges, région agricole avec une densité d’élevages importante et une forte pression foncière. L’application des réglementations environnementales comme les installations classées ou la directive nitrates sont très contraignantes pour l’élevage et son développement. La réflexion a donc été proactive.

Les associés ont tout d’abord revu l’assolement des 155 hectares. Ils ont décidé de favoriser la culture de maïs et d’appliquer la culture sous bâche, plus économe en eau. La raison est tout simplement les modifications des cahiers d’épandage pour le lisier de porc qui sera difficile à l’automne. De plus, ce nouvel assolement permet d’augmenter le taux d’auto-approvisionnement pour la fabrique d’aliments.

Dans un second temps, ils ont également opté pour un équipement très récent dans les bâtiments d’engraissement : un racleur avec système Trac de chez Calipro élevage (filiale Cooperl). Le but de ce matériel est de séparer les déjections liquides et solides. Plusieurs avantages avancés : quantité limitée de lisier à stocker en fosse ; 91 % du phosphore et 55 % de l’azote deviennent exportables. Ce système répond également aux critères des meilleures techniques disponibles, exigences désormais demandées pour les élevages porcins relevant du régime ICPE autorisation ou de la réglementation européenne IED, soit les ateliers possédant plus de 750 truies ou plus de 2 000 porcs charcutiers de + de 30 kg.

Un autre avantage de cet équipement est la diminution des émanations en ammoniac à la fois en bâtiment mais aussi en rejet extérieur.

Pour que le dispositif fonctionne au mieux de ses capacités, les bâtiments d’engraissement sont équipés d’un plafond en aluminium perforé pour l’arrivée d’air et de gaines de ventilation centralisée en sous-sol avec des turbines extractrices d’air à chaque extrémité.

Le choix de la conception des bâtiments et des équipements a été guidé par une amélioration des performances techniques, une prise en compte de l’impact sur l’environnement, la faisabilité économique mais aussi, en intégrant les conditions de travail.

 

Spécialisation et réorganisation de l’élevage.

L’élevage est structuré en deux sites éloignés de 6 km. L’autre site n’a connu aucune évolution. Les truies sont sur paille, ce qui permet de respecter le bien-être animal. La conduite est effectuée en 7 bandes. L’alimentation est en ration sèche et provient du site rénové.

Sur le site réaménagé, l’implantation et l’équipement des bâtiments ont été réfléchis pour faciliter les transferts des animaux, améliorer les conditions de travail notamment en améliorant les conditions d’ambiance et en passant par une conduite en 4 bandes.

Les associés du Gaec ont le projet d’installer l’un des fils actuellement salarié ou encore transformer les déjections solides en produit fertilisant normé. Les agriculteurs participent à une réflexion sur la faisabilité de créer une unité de méthanisation collective. Un groupe d’une cinquantaine d’exploitants du bassin versant est investi dans ce projet.

C. JOLY
FRSEA Pays de la Loire

Repères

Gaec Séchet : 6 associés, 2 salariés CDI et 1 CDD

155 ha drainés ; 4 réserves d’eau  pour un total de 92 000 m3

1 site avec 110 truies (7 bandes) et 700 places à l’engrais

1 site avec 280 truies (4 bandes) ; 1 350 places de PS et 1 998 places à l’engrais.

Faf depuis 2001 avec deux silos tour pour stockage de 1 000 t humide + 1 200 t de céréales sèches stockées en cellules sous abri.


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