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Prévention
Usage des phytosanitaires : mieux connaître les risques pour mieux agir

Connaître pour agir, c’est bien le maître mot des médecins de la MSA et des chercheurs pour découvrir les liens qu’il pourrait y avoir entre usage de phytosanitaire et cancer.

Ce ne sont pas forcément les exploitants en grandes cultures les plus exposés. Les éleveurs qui traitent moins longtemps mais plus fréquemment présentent un risque tout aussi important.
Ce ne sont pas forcément les exploitants en grandes cultures les plus exposés. Les éleveurs qui traitent moins longtemps mais plus fréquemment présentent un risque tout aussi important.
© AA

Depuis 1991, le réseau Phyt’attitude a été mis en place en France. Il permet de recueillir les troubles sur la santé liés à l’usage de produits phytopharmaceutiques. C’est ainsi qu’autour de 200 cas par an sont recensés depuis la mise en place du numéro vert, soit 85 % d’hommes et 55 % des salariés. En 2006, 130 étaient imputables à l’usage de phytosanitaires. Les bilans témoignent d’une part importante d’accidents (40 %) survenus notamment lors de la préparation de la bouillie. Ces projections accidentelles peuvent avoir des conséquences oculaires importantes. C’est pourquoi le port des lunettes est indispensable. Ce sont les manifestations cutanées les plus importantes (30 %). « Le port des gants est incontournable, c’est la première source de contamination », expliquait le Docteur Jean-Luc Dupupet, médecin CCMSA, lors de la journée MSA consacrée aux traitements phytosanitaires, le 13 no-vembre à Angers.
Ce réseau, complété par les données des centres anti-poison, des consultations en médecine générale et des retours des firmes, constitue une base de données qui oriente les décisions d’homologation, d’usage ou de retrait des produits. C’est l’une des raisons qui ont motivé le retrait du Paraquat (nom commercial :
Gramoxone) en 2006 ou les prescriptions de délais de rentrée dans la parcelle après traitement.
Par contre, l’étude des cancers est beaucoup plus complexe. Les effets n’étant avérés qu’à long terme, les études doivent être longues et sur des populations (cohortes) importantes (lire ci-dessous).

Des risques d’intoxication liés aux pratiques et non à la surface traitée
Le risque d’intoxication est directement lié à la dose et au temps d’exposition, base des études de modélisation. Or les hypothèses fixées a priori ne sont pas toujours pertinentes : « Les études montrent qu’il n’y a aucune corrélation entre la surface traitée et les risques d’expo-sition », expliquait-il. Ainsi une étude spécifique Pestexpo relative à l’exposition des utilisateurs a été conduite sur l’ensemble des tâches effectuées par les agriculteurs. « L’exposition aux produits phytopharmaceutiques est directement liée aux pratiques de préparation de la bouillie, de remplissage du pulvéri-sateur à la gestion des effluents après traitement et au nettoyage », démontrait-il. Ainsi, ce ne sont pas forcément les exploitants en grandes  cultures les plus exposés. Les éleveurs qui traitent moins longtemps mais plus fréquemment présentent un risque tout aussi important.


Des conclusions instructives
Ces études réservent des surprises instructives. Une cuve de pulvéri-sateur mal nettoyée peut contenir des produits phytosanitaires utilisés l’année précédente, un tuyau d’arrosage qui traîne peut devenir une source de contamination. De même, dans la vie quotidienne, certains produits interdits en agriculture sont encore utilisés. Le lindane ou les
pirétrinoïdes dans l’anti-pou, le fipronil ou le diméthyl arsenite dans l’anti-fourmi. Ainsi les sources de contamination sont complexes et ne sont pas toujours celles attendues.
L’ensemble de ces éléments permettent d’orienter les conseils de prévention pour mieux former les agriculteurs sur le terrain. La MSA, à l’échelle nationale, a activement participé à la mise en place du Certi-Phyto (certificat phytosanitaire pour l’usage de produits). Elle sera présente pour former les agriculteurs et leur donner les clefs de conduite pour se protéger.

Sarah Pétiard

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