Nuisibles
Veiller sur le végétal à tous les niveaux
Le Pôle santé du végétal regroupe la Fredon des Pays de la Loire, la FDGdon et le laboratoire Girpa à Angers.
Fredon, FDGdon et Girpa, trois organismes qui visent à protéger les végétaux sont désormais rassemblés dans un Pôle santé du végétal, officiellement inauguré vendredi 18 avril.
“Surveillance, prévention et lutte contre les nuisibles”, des objectifs avancés par Gérald Guédon, directeur de la Fredon Pays de la Loire, qui forgent la mission générale du Pôle. “Par des diagnostics sur le terrain (délégués notamment à sa section départementale, la FDGdon), du suivi, de l’expérimentation… Nous veillons à la santé des végétaux aussi bien alimentaires que d’ornement et à destination des professionnels comme des particuliers”. Une mission de service public qui a mené le 31 mars à la reconnaissance du syndicat professionnel comme organisme à vocation sanitaire. “L’état nous délègue ces tâches en nous inscrivant dans un schéma de maîtrise des dangers sanitaires”. Environ 700 000 euros sont ainsi versés à la section régionale de la Fredon la plus importante de France (chiffre d’affaires d’environ 3,5 millions d’euros), et dont le siège se situe désormais au même lieu que la section départementale.
Analyser, prévenir et lutter
La FDGdon 49 est ainsi présente sur le territoire du Maine-et-Loire pour contrôler et agir, en lien avec les collectivités. “Nous proposons des études de terrain notamment concernant l’usage des pesticides. Nous mettons également en place des formations, de la surveillance des cultures, des recensements des espèces nuisibles… La prévention est notre priorité, la lutte est le dernier recours”, affirme son directeur, Dany Chauviré. Une lutte contre les nuisibles (ragondins, corneilles noires…) qui se matérialise notamment par la mise à disposition de cages, pièges et autre matériel au sein du Pôle.
De l’autre côté de cet espace qui compte au total 32 salariés, vingt travaillent au laboratoire Girpa, qui, dépendant du Fredon, se spécialise dans l’analyse des résidus de pesticide. “Nous traitons environ 14 000 échantillons à l’année, nous analysons notamment des molécules pour valider leur autorisation de mise en marché. Cela nous mène à travailler aussi bien avec l’état qu’avec des firmes phytosanitaires, notamment pour veiller à ce que tout végétal soit vierge de nuisible et dans les normes pour une vente à l’international”, annonce Antoine Daguin, directeur du Girpa. Le laboratoire, qui utilise pour plus de 1,5 millions d’euros de matériel, surveille aussi de près l’utilisation des pesticides et la validité de leur composition.
Benjamin Rullier
La FDGdon devient organisme à vocation sanitaire
L’assemblée générale de la FDGDON 49, à Beaucouzé, vendredi 18 avril, a permis d’envisager l’avenir de l’association qui devient, au même titre que la Fredon Pays de la Loire, “organisme à vocation sanitaire”. “Il faudra répondre de manière pertinente à ses exigences en renforçant les luttes collectives, en mutualisant les forces avec les sections départementales voisines, en identifiant de manière claire notre réseau de bénévoles”, affirme le directeur Dany Chauviré. Des bénévoles au nombre de 3 243 en 2013 et qui, répartis sur les 290 communes adhérentes du département ont participé à la mise en place du plan de désherbage, visant à protéger la qualité de l’eau, en réduisant les pesticides et en identifiant les zones à risque. Le but étant de respecter les objectifs pour 2015 de la directive-cadre sur l’eau. Mais Dany Chauviré prévient d’ores et déjà : “Nous ne les atteindrons pas. Nous devons continuer à accompagner les communes, à faire des diagnostics précis et complets et à leur proposer au maximum des méthodes alternatives pour réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques”. L’AG a également été l’occasion de faire le point sur la surveillance et la lutte contre les nuisibles mais également sur la vigilance face à l’arrivée de nouvelles menaces. Le frelon asiatique était ainsi au cœur des débats, 694 nids ayant été découverts en 2013 contre 329 en 2012. Une courbe exponentielle, mais “toujours aucun moyen de lutter contre cette espèce”, déplore Dany Chauviré, qui espère avoir dès que possible l’autorisation de passer à la lutte. Une lutte qui s’est accrue contre les rongeurs aquatiques nuisibles, la quasi-totalité des communes pourvues d’un Gdon ayant participé à la mise en place de pièges. Un processus qui a porté ses fruits, puisqu’a été constatée une légère baisse de ragondins l’an passé (24 550 rongeurs tués). Pour le directeur, que ce soit dans la lutte ou la surveillance, “l’important est de continuer à communiquer avec les mairies pour mettre en place des actions collectives à tous les niveaux”.