Actualité syndicale
63e congrès de la FNSEA : aborder l’après-bilan de santé de la Pac
Le bilan de santé de la Pac et ses conséquences ont occupé toutes les discussions et alimenté le débat lors du congrès de la FNSEA, à Poitiers, les 1er et 2 avril.
La FNSEA appelle ses membres à s’impliquer désormais dans l’élaboration du projet de loi de modernisation agricole, et la Pac de l’après 2013.
« Je suis très heureux de ces six heures de débat ». En ouvrant le 63e congrès de la FNSEA, sur le site du Futuroscope de Poitiers, le 1er avril, Jean-Michel Lemétayer ne pouvait pas commencer autrement. La veille, le réseau FNSEA, ses fédérations départementales, régionales, ses associations spécialisées ont très longuement débattu sur le bilan de santé de la Pac, dont l’application nationale a été annoncée fin février. Une mise en commun nécessaire. On le sait, les mesures rendues publiques par Michel Barnier ont fait réagir au sein des différentes filières de production représentées dans le syndicat agricole. Nicolas Sarkozy a depuis annoncé une enveloppe de 170 millions d’euros pour accompagner les exploitations de grandes cultures les plus fragiles, dont une part des aides est réorientée vers l’agriculture de montagne, l’herbe, les fruits et légumes ou encore l’agriculture biologique.
Le président de la FNSEA a ainsi martelé qu’« être syndicaliste, c’est être capable de dépasser nos divergences sur les soutiens pour défendre le revenu des agriculteurs ». Les délégués du réseau FNSEA ont, en outre, voté une délibération le 31 mars soulignant que le bilan de santé « porte un grave préjudice à l’agriculture française, car il signe un nouveau démantèlement des outils de gestion de marché ». Des propos relayés par le secrétaire général de la FNSEA, Dominique Barrau, lors de la présentation du rapport moral.
Fixer 2013
Mais le président de la FNSEA a d’emblée souhaité aussi sortir du piège de l’enlisement dans le bilan de santé, pour préparer la Pac de l’après 2013, et ce, dès 2009. Il a invité le réseau FNSEA à « se battre sur la compétitivité, sur les baisses de charges, sur l’organisation économique et sur la gestion des risques », rendant indispensable pour ses représentants « leur unité ». Le syndicat entend notamment préserver « une Pac à caractère économique dotée d’un budget à la hauteur des ambitions », et « basée sur la régulation des marchés et la flexibilité des soutiens ». Le tout dans un contexte de volatilité extrême des marchés agricoles au niveau mondial. De surcroît, le reste de l’année 2008 a été intense, a-t-on rappelé du côté du bureau de la FNSEA : discussions de la loi de finances, des lois Grenelle, sur les négociations sociales et celles sur les prix, mais aussi dans le cadre du groupe “Animal et société”. Et le projet de loi Grenelle I est toujours en examen au Parlement.
Loi de modernisation
De plus, le chef de l’État a également annoncé fin février une Loi de modernisation de l’agriculture pour la fin de l’année 2009, chantier pour lequel la FNSEA appelle à la mobilisation de tout son réseau. Pour le syndicat agricole, ce texte devra apporter des réponses afin d’améliorer la compétitivité de l’agriculture française, mais aussi en terme d’organisation économique, de politique contractuelle, de gestion des aléas économiques, et enfin pour obtenir une « plus juste répartition des marges, trop souvent confisquées par la grande distribution ». Des questions sensibles, et souvent abordées par les congressistes à l’issue de la présentation du rapport moral.
Enfin, dans la perspective des débats à venir au sujet de cette loi, la FNSEA mise sur la stratégie de l’alliance. L’alliance avec les consommateurs, comme sur le dossier des marges des distributeurs, avec l’association UFC-Que Choisir. Mais aussi avec les industries alimentaires sur le même sujet.
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