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Syndicat
Agir ensemble pour bâtir l’agriculture de demain

L'assemblée générale de la FDSEA a rappelé les grands axes de son projet agricole départemental qui ambitionne une agriculture audacieuse, attractive et solidaire.

Les co-listiers des différents collèges  FDSEA-JA ont participé à l'assemblée générale
Les co-listiers des différents collèges FDSEA-JA ont participé à l'assemblée générale
© AA
C’est à quelques jours de l’arrivée du matériel de vote auprès des électeurs et électrices au prochain scrutin de la Chambre d'agriculture que la FDSEA a tenu son assemblée générale. Cette rencontre, devant une salle comble, a été l’occasion de rappeler les actions menées par le travail de réseau du syndicat majoritaire. « Quand l’argent arrive dans les exploitations, tout le monde trouve cela normal », a relevé Jean-Paul Piet, mais certains ont tendance à oublier que dans les coulisses, il y a la ténacité des syndicalistes ». Et le secrétaire général de la FDSEA d’énumérer quelques-uns des acquis : la TIPP, la reconnaissance en calamités sécheresse du Maine-et-Loire et le dégrèvement TFNB pour 2005 et 2006 (voir page 4), les opérations d’achat de matériel en commun, la défense des prix… « La première valeur ajoutée de l’exploi-tation, c’est le syndicalisme », a ajouté Jean-Paul Piet. Laurent Martineau ne l’a pas démenti. « C’est grâce à l’action de la FDSEA et de la FNSEA que les producteurs de plantes médicinales ont obtenu gain de cause sur les DPU », a reconnu le président national et départemental de la SNPami (plantes médicinales et aromatiques).

Une projection en 2040
Au-delà du travail de défense, Jean-François Cesbron, tête de liste FDSEA-JA, a également mis en avant les propositions du syndicat en rappelant les grands axes du Projet agricole départemental. « Signé par
36 partenaires face à 4 refus
», a rappelé Christiane Lambert, soulignant la capacité de fédérer autour du projet. Le slogan “une agriculture audacieuse, attractive et solidaire” récuse dans sa formulation même des velléités de nostalgie, de repli sur soi ou d’invectives que prônent d’autres structures. La projection du docu-fiction sur l’agriculture en 2040 est venu, là aussi, étayer les orientations du projet axées sur le revenu des agriculteurs, l’emploi, l’environnement et la citoyenneté. L’échelon communal, voire départemental, a disparu. Angers, Rennes et Nantes ne forment plus qu’une seule et grande région, l’ARN. L’indépendance alimentaire n’est plus assurée, une taxe à vide s’applique sur les cargos de fret de plus en plus nombreux ; une taxe urbaine verte finance la création de zones artificielles à l’usage de la population agglutinée dans les villes ; les brigades vertes chargées d’entretenir les haies et les rivières se mettent en grève ; des agents pathogènes se propagent à grande vitesse en raison des transports internationaux… bref, un scénario catastrophe qui désigne l’Amérique du Nord comme banquier du monde, l’Asie son usine, l’Afrique, sa réserve de ressources premières et l’Europe… un immense supermarché et une gigantesque maison de retraite. Ce scénario, que tous récusent, est-il "à nos portes", comme le craint Gérard Renouard, vice-président de la FNSEA et président national Afdi ? Sans doute n’en sommes-nous pas encore là.
Christophe Beautrais, le président de JA, rappelait le nombre de 12 000 agriculteurs en activité aujourd’hui en Maine-et-Loire. « Ce chiffre n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un réseau actif qui a mené une politique d’installation, de repérage et de promotion, en mettant en place des outils efficaces ». D’ailleurs, « le pire n’est jamais sûr », souhaite Jean-Louis Gascoin, vice-président de l’agglomération Angers-Loire Métropole. Car le film pose les bonnes questions et invite à agir ensemble, avec des propositions concrètes, réalistes et porteuses d’avenir. D’où l’importance, comme l’a souligné Hubert Garaud, président de Terrena, « de garder notre potentiel de production local, de s’appuyer sur notre logistique et de soutenir l’innovation et la créativité ». Les possibilités ouvertes par les biocarburants doivent également être explorées. « Pas de pessimisme », recommande Bernard Belouard, président de la CAPL. Y a-t-il jamais de perspectives plus favorables plus l’agriculture avec ses débouchés alimentaires en circuits courts comme en circuits longs, ses débouchés non-alimentaires et environnementaux ? », les destinations non-alimentaires permettant d’écouler les excédents, dès lors que se ferme l’exportation.
À la veille des grandes échéances électorales nationales (présidentielle et législatives), ce film invite aussi les responsables politiques, à tous les niveaux, à considérer l’activité agricole comme un secteur économique à part entière et dans toutes ses composantes. « On peine à se faire entendre sur tous ces sujets et les différents ministères ont du mal à avoir une approche transversale », regrette Christiane Lambert. « On a peut-être manqué d’anticipation collective, en restant sur des notions de production sans se soucier suffisamment de la transformation et de la valeur ajoutée contenue dans la commercialisation », convient André Charbonnier qui souhaite voir la Chambre d'agriculture jouer ce rôle en lien avec l’ensemble des filières. Car c’est « loin des querelles de clocher et tous ensemble qu’il faut prendre les moyens d’un développement qui aille dans le sens que nous souhaitons », indique Jean-François Cesbron. “Dès lors que nous avons conscience des enjeux, ce serait une faute de ne pas réagir ».
m. l.-r.

Gérard Renouard

L'AGRICULTURE FACE AUX ENJEUX INTERNATIONAUX

« Les négociations de l’OMC doivent reprendre », estime Gérard Renouard. Le vice-président de la FNSEA et président de Afdi (Agriculteurs français développement international) appelle de ses vœux un accord qui assure l’avenir de l’agriculture européenne sans endiguer celui des pays du Sud. Vœu pieux ? Pas si sûr. L’agriculteur de Meurthe-et-Moselle, président départemental, a participé récemment à une commission de réflexion au Gréma sur le sujet. Cette commission a dressé le cadre d’un accord équitable, en rappelant le rôle indéfectible de l’agriculture, le besoin de soutien des politiques publiques et les liens nécessaires avec les organisations privées. « Un bon accord ne doit pas uniquement tenir compte de l’approche commerciale, mais intégrer des paramètres environnementaux et sociaux », indique Gérard Renouard. La prise en compte des décisions déjà actées, comme la fin des restitutions, impliquent désormais, selon lui, l’autoconsommation intra-communautaire et une autre utilisation les excédents. « Les bioénergies nous ouvrent une fenêtre de tir », estime-t-il. Sur le plan européen, la reconnaissance de la multifonctionnalité de l’agriculture, à travers d’autres actes que ceux de production, légitimeront les soutiens et assureront la pérennité d’une politique agricole commune qui intégrera la conditionnalité. « Si nouvelle répartition des aides il y a, elle devra être progressive et veiller à ne pas être aveuglée par une embellie des marchés qui ne serait que passagère », indique Gérard Renouard. Enfin, au niveau français, il estime que l’agriculture est attendue sur tous les problèmes de société : enjeux alimentaire/non-alimentaire, effet de serre, gestion de l’eau, accueil, entretien des paysages, sécurité alimentaire… « Des enjeux à gérer en complémentarité et en synergie entre toutes les organisations professionnelles et économiques agricoles et les collectivités territoriales ».

m. l.-r.

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