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Agriculture péri-urbaine : un projet de développement partagé
La Chambre d’agriculture a tenu sa session d’octobre dans les murs d’Angers Loire Métropole, vendredi dernier. Les élus ont présenté le projet agricole du Pays Loire Angers.
développement des circuits courts est un des objectifs du projet agricole
du Pays Loire Angers.
C’est une première. Vendredi dernier, la Chambre d’agriculture était invitée à tenir sa session dans les locaux de l’agglomération angevine, Angers Loire Métropole. Comme l’a souligné Jean-Claude Antonini, cette rencontre est « l’aboutissement, le fruit d’un travail collectif mené conjointement par les deux organismes, qui portent ensemble un projet de développement du territoire équilibré ». Face au grignotage des espaces agricoles, de l’ordre d’un département français tous les dix ans, « les élus doivent se donner des contraintes afin de lutter contre l’étalement urbain », a dit Jean-Claude Antonini. S’adressant aux membres de la Chambre d’agriculture, il a aussi affirmé : « Vous n’avez aucune vocation à être les jardiniers d’un espace péri-urbain tourné vers les loisirs ». Ce territoire péri-urbain, ce sont 66 communes situées dans le territoire du Pays Loire Angers. Depuis 2006, la Chambre d’agriculture y a créé la commission agricole du Pays Loire Angers, dite Capla, composée d’une trentaine d’agriculteurs et d’agricultrices. Elle a eu pour mission d’élaborer un projet global pour l’agriculture qui soit décliné dans tous les documents stratégiques (Scot, Plu, charte foncière…). Ce projet, désormais validé, définit les enjeux agricoles pour les dix années à venir. « Les agriculteurs ont besoin de lisibilité », a souligné Jean-Louis Gascoin, vice-président d’ALM en charge de l’aménagement des territoires.
Cinq grands enjeux
Cinq enjeux ont été identifiés, avec parfois des objectifs chiffrés : en terme de foncier, il s’agit de « réduire la consommation des surfaces agricoles de 50 % pour les dix ans à venir ». Pour optimiser l’espace, il faudra aussi créer des réserves foncières en amont des projets d’aménagement, mais aussi proposer un plan de circulation agricole par zone géographique cohérente. Des questions de déplacement se posent aux agriculteurs péri-urbains : « Comment fait-on pour transporter des vaches de Beaucouzé vers l’île Saint-Aubin en passant par Avrillé ? », donnait pour exemple Jean-Louis Gascoin.
En termes d’économie, il s’agit d’adapter les exploitations agricoles, de développer les circuits courts et les activités de service. En 2009, un marché de producteurs a été créé à Angers, le vendredi soir. Un bilan doit être effectué à la mi-octobre pour décider de sa poursuite. « Il ne faut toutefois pas idéaliser sur un seul type d’agriculture en milieu péri-urbain, a tenu à souligner Christiane Lambert, vice-présidente de la Chambre d’agriculture. Une autre agriculture a le droit d’exister à côté de celle tournée vers la vente directe. Il doit y avoir de la place pour tous les modèles. » Le projet
prévoit aussi de « créer une marque collective liée au territoire ». Autre priorité : structurer une offre locale en bois-énergie.
En ce qui concerne l’emploi, le but est de maintenir le nombre des chefs d’entreprise, de maintenir la dynamique d’installation, de développer l’emploi permanent, de satisfaire les besoins d’emplois saisonniers et de développer les structures d’emploi partagé. À ce jour, on dénombre sur le territoire du Pays Loire Angers, 1 000 exploitations agricoles et 1 145 exploitants. L’agriculture génère 1 877 salariés permanents (ETP) et 1 401 emplois saisonniers (ETP). Au total plus de 10 000 personnes sont concernées par ces emplois agricoles chaque année.
En termes d’environnement et de cadre de vie, l’objectif du projet est de contribuer à la qualité des paysages et à la biodiversité. Par exemple, en développant le nombre d’exploitations certifiées en agriculture biologique, en agriculture raisonnée et en Haute valeur environnementale (HVE), ou encore en incitant à la replantation de haies, en favorisant le maintien des surfaces de prairies naturelles. Le cinquième volet du projet concerne, quant à lui, l’acceptabilité sociale de l’agriculture et la valorisation de son image.
S.H.