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Sur les ondes : André Mabileau
Aider les producteurs de fruits et légumes à surmonter les crises

André Mabileau est responsable à la section Fruits et légumes de la FDSEA.
André Mabileau est responsable à la section Fruits et légumes de la FDSEA.
© Anjou agricole

Les ministres européens de l’Agriculture sont parvenus le 12 juin à un accord sur une profonde réforme de l’OCM des fruits et légumes. De quoi s’agit-il ?
André Mabileau : Il s’agit de pouvoir indemniser les filières fruits et légumes quand elles sont en crise. Il y a encore cinq à six ans, Bruxelles, via l’Oniflor, aidait les sorties de crises. Ainsi, quand il y avait trop de tomates, les agriculteurs les détruisaient, moyennant un versement de Bruxelles autour de 15 centimes d’euros du kilo. C’est ce qu’on appelait la prime de retrait et cela permettait de dégager le marché. Depuis la montée en puissance de l’Europe, Bruxelles a supprimé cet accord, laissant les producteurs se débrouiller eux-mêmes quand ils étaient en crise. Pour les organisations de producteurs (OP), des fonds opérationnels ont été mis en place. Grâce à ce dispositif, on arrive à aider les sorties de crise, mais dans une moindre mesure qu’auparavant.

En cas de surproduction, on n’aidait donc plus les agriculteurs à détruire leur récolte ?
Les fruits et légumes sont des denrées très périssables. Il suffisait de laisser faire et le marché se régulait tout seul. Mais c’était une perte sèche pour les producteurs qui voyaient leurs marchandises détruites naturellement au champ.

Que pensez-vous de la nouvelle réforme qui vient d’être adoptée ?
C’est très positif. Les ministres européens de l’Agriculture ont eu une certaine volonté de se mettre d’accord pour gérer le marché des fruits et légumes en mettant en place plusieurs outils de gestion de crise. L’accord concerne aussi les non adhérents des organisations de producteurs. Pour les coopératives, les fonds opérationnels vont être augmentés de 0,5 %. Cette rallonge pourra aider la sortie de crise. C’est un bonus pour l’ensemble des producteurs, qu’ils aient choisi ou non l’organisation. Nous sommes tous dans le même bateau, il faut avancer ensemble. Des crises en fruits et légumes, nous en connaissons et nous en connaîtrons d’autres.

Les producteurs sont très soumis au climat et à l’ensoleillement ?
La météo joue énormément sur la sortie des fruits et légumes. On l’a constaté cet hiver, avec un temps très doux, ce qui a provoqué une crise en salades. Au printemps, les radis ont poussé trop vite, les fraises ont mûri trop rapidement en avril. Quand le temps est normal, les régions parviennent sur le marché les unes après les autres. Cette année, nous sommes arrivés
quasiment tous ensemble. Ce qui fait derrière une grosse masse de production à écouler, c’est ainsi qu’on se retrouve en crise. Il y a d’autres facteurs qui peuvent influer : ces productions sont entièrement libres, il n’y a pas d’encadrement. Un producteur qui décide de multiplier sa production par 3 ou 4 a toute latitude pour le faire. Donc quand plusieurs agissent ainsi, on peut se retrouver face à une crise pendant la saison.

À écouter sur RCF Anjou, dans le cadre de la chronique de l’Anjou agricole, le vendredi à 17 h 30, dans le cadre de l’émission économique “Entreprendre”, avec une rediffusion le samedi à 11 h 30. RCF Anjou, à Angers 88.1, à Cholet 89.3, à Segré 90.9, à Saint-Florent-le-Vieil 104.0 et à Saumur 93.4.

Fruits et légumes : Les organisations de producteurs au cœur de la nouvelle OCM

Les ministres européens de l’Agriculture sont parvenus, le 12 juin, à un accord sur une profonde réforme de l’organisation commune du marché (OCM) des fruits et légumes. Celle-ci devrait offrir aux producteurs des outils de gestion de crises plus performants et l’accès à des crédits de promotion multipliés par deux, s’est félicitée Christine Lagarde, la ministre française. Toutefois, malgré les « avancées significatives » dont s’est prévalue la ministre française de l’Agriculture à l’issue de la réunion, la Commission de Bruxelles s’est montrée inflexible quant à sa volonté d’obtenir un découplage total des aides à la production. Un sursis de cinq ans sera accordé aux filières les plus exposées. Ce délai jugé « suffisant » par Christine Lagarde doit être mis à profit par les producteurs et les distributeurs pour renforcer leurs accords interprofessionnels. Par ailleurs, le régime des paiements uniques à la surface fera son apparition dans le secteur des fruits et légumes au terme d’une période de transition pouvant aller jusqu’à trois ans. Enfin, cet accord offre aux organisations de producteurs une panoplie de mesures destinées à les rendre plus attractives et ainsi à aider le secteur à peser de tout son poids face à la grande distribution dans ses négociations commerciales.

Les professionnels soulagés
Suite à cet accord, les premières réactions des professionnels français mettent en avant un réel soulagement face au mécanisme permettant de financer la gestion des crises. Tel est le commentaire essentiel du côté de la Fédération des producteurs de légumes (FNPL), qui se félicite que la gestion de crise concernera également les non adhérents des organisations de producteurs. Pour leur part, les coopératives de fruits et légumes ont, dans l’ensemble, accueilli avec un certain soulagement ce compromis. Leur fédération prend notamment acte de ce qu’il donne davantage de marge de manœuvre aux organisations de producteurs en cas de crise, avec le passage de 4,1 % à 4,6 % du plafond de l’aide aux fonds opérationnel, budget qui pourrait être utilisé pour gérer les crises. « Nous sommes sortis de l’impasse », a-t-on commenté chez Felcoop (Fédération des coopératives de fruits et légumes).

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