Réforme de la PAC
Aides couplées : vives réactions dans la profession
Le ministère de l’agriculture met ses premières propositions sur la table.
Le ministère de l’agriculture met ses premières propositions sur la table.
Alors que le débat sur la future réforme de la PAC s’intensifie, la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises du ministère de l’agriculture (DGPE) met sur la table différentes pistes de travail. Parmi les propositions, une réforme en profondeur de l’enveloppe sur les aides couplées et notamment les aides bovines. Le ministère de l’agriculture propose la fusion des enveloppes aide aux bovins allaitants, aide aux bovins laitiers et aide aux veaux sous la mère. Concernant les nouvelles modalités, il est proposé une aide à l’UGB de plus de 16 mois, calculé avec un taux de chargement à 1,4, et plafonnée à 100 UGB. Mais également, un doublement de l’enveloppe des aides couplées aux protéines végétales qui aurait pour conséquence d’amputer de 16,5% le budget des aides animales.
Ces propositions ont immédiatement déclenché une vague de réactions dans la profession agricole et particulièrement du côté des éleveurs allaitants. Même si aucune décision n’est prise à ce jour, cette communication montre que les services du ministère de l’agriculture souhaitent modifier les modalités d’attribution des aides animales.
Ils ont dit :
>> La première clarification concerne les aides couplées. La FNSEA souhaite conserver des enveloppes significatives sans exclure de faire évoluer les modalités d’activation et les montants afin de limiter les effets de la convergence. Toute évolution des soutiens directs doit être supportable pour les agriculteurs, en permettant une adaptation aux changements. Or les modalités d’attribution proposées pour les aides animales ciblées sur l’UGB bovine nous inquiètent fortement, en particulier en termes d’impact sur l’élevage bovin allaitant et engraissement.
Les inquiétudes et l’incompréhension de la FNB
>> « La France veut-elle encore de ses éleveurs de bovins de race à viande ? » Telle est la question que la Fédération nationale bovine (FNB) a posé au Gouvernement. En effet, quelques jours après avoir annoncé le déblocage d’une enveloppe de 60 millions d’euros pour soutenir les éleveurs de bovins en situation d’urgence absolue, Matignon envisage de diminuer les aides couplées au cheptel bovin allaitant dans la prochaine PAC. « L’incompréhension. Voici le sentiment de la FNB ». Pour la FNB, cette diminution « évaluée entre 30 et 50 % de leurs aides couplées » correspond à « une baisse de 30 à 50 % de leur revenu ». Or les éleveurs « ont, en 2020, dégagé un revenu de moins de 700 euros par mois », souligne la Fédération.
Future PAC : l’élevage ligérien en danger selon la FRSEA Pays de la Loire
>> Les dernières propositions de la DGPE (Direction Générale de la performance Economique et environnementale des entreprises, issue du ministère de l’Agriculture) sur les conditions d’attribution des futures aides PAC inquiètent notre région des Pays de Loire déjà largement contributrice.
Nous demandons une révision de ces propositions trop pénalisantes, notamment, en premier lieu, sur les aides couplées. En effet, elles ne sont pas les attentes des producteurs de lait des pays de la Loire et seraient destructrices pour l’élevage allaitant de notre région. Concernant l’engraissement, il doit se défendre par la construction et la mise en oeuvre d’un projet de filière, qui intègre la contractualisation et les coûts de production. Le meilleur outil pour y parvenir aurait été de mettre en oeuvre les programmes opérationnels dans un cadre interprofessionnel. ous souhaitons la mise en place des aides couplées différenciées, par production, à charge pour chacune d’entre elles de fixer les critères d’application. Nous sommes prêts à réfléchir à la prise en compte de la productivité, et nous ne sommes pas opposés à un système en UGB, mais à condition que les seuils soient pertinents pour notre région. En second lieu, les écoprogrammes qui remplaceront « le paiement vert » actuel constitueront une part importante des aides, demain. Or, la présentation, telle qu’elle est faite par la DGPE, n’est en aucune façon adaptée à nos exploitations de culture, de polyculture, et d’élevage.
En effet, le fait de nous obliger à faire un choix, non cumulable, sans possibilité de panacher les dispositifs d’aides est tout simplement une aberration. Nous demandons donc de pouvoir cumuler, mixer et activer ces derniers en cohérence avec la réalité de nos exploitations. Enfin, nous sommes surpris du manque de précision de certaines orientations prises par la DGPE sans mesurer si tous les systèmes de production peuvent actionner ou tendre à l’activation de l’écoprogramme et sans analyse macro et microéconomique sur notre région. Aussi, nous demandons que cette analyse soit réalisée avant que les propositions ne soient entérinées. C’est à ces conditions que la région Pays de la Loire pourra accepter ces nouvelles règles de distribution des aides PAC.