Alain Cholet, président de la Fédération départementale laitière
Pour le président de la fédération départementale laitière, tout contribue à une augmentation du prix du lait
Vous revenez d’un conseil national de la FNPL que pouvez vous dire à vos collègues producteurs de lait ?
Alain Cholet : Pour commencer, je souhaite parler des bonnes nouvelles, même si elles doivent être relativisées. Pour l’instant le marché se porte bien du fait d’une production plus faible sur l’ensemble de l’Europe et grâce à un marché mondial lui aussi favorable.
Le bilan est également positif sur les produits industriels (poudres en particulier ) qui retrouvent des niveaux largement supérieurs aux années passées sauf pour le beurre qui lui reste faible mais correct, malgré les tentatives de la commission européenne de le faire baisser.
Vous disiez que les bonnes nouvelles étaient à relativiser. Pourquoi ?
Tout serait favorable si, à chaque fois que les prix à la production baissent, la grande distribution n’engrangeait pas la différence voire plus, rendant fragile certaines entreprises laitières. Et si aussi, lorsque les prix sont susceptibles de monter à la production, la même grande distribution n’expliquait pas aux consommateurs que les prix sont en hausse donc « ils doivent » augmenter leur prix, provoquant de fait une difficulté de marché pour nos produits vis à vis de la concurrence.
Quand est-il exactement pour les producteurs. Le prix va-t-il enfin monter ou pas ?
Je le répète, les marchés, européen et mondial, sont porteurs, la consommation est bonne, le prix doit donc évoluer sensiblement en 2007. Reste à nos entreprises à passer des hausses raisonnables à la distribution qui, elle-même, ne doit pas répercuter la hausse n’ayant pas avant, répercuté l’ampleur de la baisse ( 15 % en trois ans). Nous allons dans les semaines à venir, rencontrer la distribution pour en parler avec eux.
Au-delà de ces éléments, nous nous inquiétons aussi du désengagement de nos élus sur le débat de la réforme future de la PAC qui fait rage actuellement au moins par la voix de Mme Fischer-Boël. Nous les solliciterons aussi prochainement afin que lors de la campagne présidentielle, la campagne ne soit pas oubliée.