Interview
Allocation de fin de campagne limitée à 2 %
Alain Cholet, Président de la FDL (Fédération départementale laitière)
L’interprofession laitière a d’ores et déjà fixé le montant des allocations de fin de campagne.
Alain Cholet : la collecte de lait reste très élevée. Et les allocations de fin de campagne précédente 2007-2008 qui s’élevaient à 15 % sont encore dans tous les esprits. Ce ne sera pas le cas cette année : les allocations de fin de campagne seront de 2 % maximum. C’est ce que l’interprofession nationale a décidé le 22 juillet dernier, en lien avec le ministère de l’Agriculture.
Pourquoi cette annonce anticipée par rapport à d’autres années ?
Je pense qu’il est très important d’anticiper cette annonce par rapport à l’an dernier pour permettre aux éleveurs d’organiser la réforme de leurs animaux. On se souvient que l’an dernier, le fait de garder des animaux de réforme a joué sur la qualité cellulaire du lait, qui s’est fortement dégradée. Il y aura, pour cette campagne, moins de lait à produire. Il est donc important de vendre rapidement des animaux avec des cellules.
On retrouve donc des niveaux de production normaux ?
2007 était une année exceptionnelle à tous points de vue. Cette année, on retrouve une normalité. Il ne faut pas perdre de vue qu’un excès de production entraîne automatiquement un impact sur le prix. C’est pourquoi les
producteurs, mais l’ensemble de l’interprofession, étaient favorables à une limitation de l’allocation de fin de campagne limitée à 2 % et au maintien des pénalités. C’est là une position forte que le Grand Ouest a défendue et qui a été retenue au plan national.
La situation laitière serait-elle moins euphorique ?
La campagne va se terminer dans de bonnes conditions et il serait dommage, faute de maîtrise de la production, de voir le marché et la valorisation s’effondrer.
La situation est comparable dans les autres pays de l’Union européenne ?
Les autres pays sont beaucoup plus réactifs sur les prix : ils ont déjà baissé par rapport à 2007, ce qu n’interviendra en France qu’en 2009. Pour ce qui est des quantités, tous les pays voisins sont revenus en schéma de production
classique – d’avant 2007, qui était, je le répète, une année exceptionnelle. La production européenne reste raisonnable, mais on a produit beaucoup de décembre à mars, ce qui pèse sur les stocks de beurre. Un seul exemple, dans le Grand Ouest : la production était à 120 % sur cette période-là par rapport à 2006.
Le départ à la réforme des animaux ne risque-t-il pas de déstabiliser le marché ?
On assistera peut-être à un fléchissement des cours, mais pas de façon exceptionnelle car la réforme va s’échelonner dans le temps. Mais la stratégie ne concerne pas uniquement les vieux animaux. Il faut aussi vendre des génisses.
Les dossiers Acal et achat de quota sont reconduits. Un commentaire là-dessus ?
Effectivement, les dossiers sont à demander à l’entreprise ou à la DDA et à retourner avant le 31 août prochain. C’est le même processus qu’en 2007 avec des attributions décidées en CDOA de litrage gratuit jusqu’à la dimension économique de l’exploitation et payant au-delà. C’est un dispositif qui doit continuer à être financé par le montant des pénalités et qui permet d’accompagnement ceux qui veulent charger de production ou se spécialiser.
Propos recueillis par MLR