Aptimiz, l’appli qui mesure et analyse votre temps de travail
Trois jeunes ingénieurs, diplômés en 2018 de l’école supérieure d’agricultures (ésa) d’Angers, ont imaginé une application qui mesure automatiquement et optimise le temps de travail des agriculteurs. La première version d’Aptimiz est commercialisée depuis juin 2019.
Fils d’agriculteurs, trois jeunes ingénieurs de l’Esa d’Angers ont fondé Aptimiz. Cette start-up propose une solution de mesure du temps de travail des agriculteurs. Comment cette idée a-t-elle germé ? « Nous continuons à intervenir de temps en temps sur les exploitations de nos parents. Ceux-ci sont très sensibilisés à la question du temps de travail, explique Armand Sachot, fils de polyculteurs-éleveurs vendéens. Analyser le temps de travail permet à mes parents de bien piloter leur exploitation. En revanche, ils ne disposaient pas d’outils pour approfondir la problématique. » C’est chose faite, depuis qu’ils sont équipés de l’application Aptimiz. Les parents des trois ingénieurs ont, en effet, testé pendant près d’un an l’application sur leurs fermes respectives.
Comment ça marche ? L’utilisateur doit simplement appuyer sur un bouton le matin pour déclencher l’application. Durant toute la journée de travail, grâce à la géolocalisation et au parcellaire Pac, l’application repère les différents lieux de l’exploitation et y mesure le temps passé : parcelles, stabulation, porcherie, bureaux, etc. Les données sont ensuite disponibles sur des tableaux de bord que l’agriculteur peut consulter sur son ordinateur. Y figurent le temps global et le temps passé par chaque associé. « On peut analyser le travail sur la journée, sur la semaine, mais également identifier les pics de travail sur une année », explique Matthieu Carpentier.
Rentabilité horaire à l’atelier
L’application offre aussi la possibilité de calculer la rentabilité horaire d’un atelier. « Certains agriculteurs essayent de la calculer eux-mêmes, mais leur estimation n’est pas aussi fiable qu’avec l’application, qui s’appuie sur des données objectives », explique Armand Sachot. L’analyse personnelle est souvent empreinte de subjectivité : « quand on apprécie un travail, on sous-évalue le temps passé à le faire. Et inversement ». Aptimiz traque également les temps cachés : en polyculture-élevage, l’alternance d’activités multiplie les temps dans les zones de passage.
Ce qui importe, c’est que « chaque utilisateur tire lui-même profit de l’application, insiste Armand Sachot. L’organisation de chacun tiendra compte des facteurs pédoclimatiques de l’exploitation, mais aussi des facteurs humains et de santé liés à chaque agriculteur ». L’ambition d’Aptimiz est ainsi de devenir un outil supplémentaire à la décision pour les agriculteurs.
Transmettre une organisation
L’outil, disponible sur Androïd et Apple, est commercialisé depuis juin dernier, sous forme d’un abonnement annuel (300 euros/an par exploitation, plus 50 euros par personne supplémentaire). « Une fois l’application en main, les clients en apprécient, à l’unanimité, la simplicité d’utilisation », souligne Matthieu Carpentier. Quelles sont les motivations des clients ? « Cela dépend vraiment des exploitants, détaille-t-il. Pour certains, cela va être clairement la recherche de temps libre, comme cet agriculteur qui se donne les moyens d’augmenter sa rentabilité pour avoir 5 semaines de congés par an ». Mais pour la plupart d’entre eux, « la porte d’entrée est souvent l’aspect économique ».
Pour les créateurs d’Aptimiz, le calcul et l’analyse du temps de travail peuvent aussi être précieux au moment de la transmission des exploitations. « Les jeunes qui veulent s’installer se posent de plus en plus la question du temps de travail. Transmettre une exploitation, c’est bien. Transmettre une organisation, c’est mieux ! »
S.H.
Aptimiz au Space
Aptimiz fait partie des entreprises distinguées par un Innov’Space (2 étoiles). Elle sera présente au salon rennais, du mardi 10 au vendredi 13 septembre, sur le plateau Agretic qui regroupe des innovations numériques pour les marchés de l’agriculture et de l’élevage (Hall 4, stand B 44).