Productions animales
Augmentation des coûts : les productions dans la tourmente
Productions animales
Les producteurs de veaux de boucherie, de porcs ou de volailles, sont confrontés à une augmentation des coûts qu’ils ne peuvent répercuter à l’aval de la filière.
Les producteurs de veaux sont confrontés à une crise, dont on ne voit pas l’issue.
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Alors que le prix des matières premières végétales est très soutenu, tiré par l’accroissement de la demande sur les marchés internationaux et le développement des biocarburants, l’horizon s’assombrit pour les producteurs de viande. En viande bovine et ovine, l’effritement des cours observé depuis plusieurs mois, inquiète les éleveurs. Et on ne voit pas à ce stade, ce qui pourrait renverser la tendance en
raison du repli de la consommation des ménages.
Les producteurs de veaux sont confrontés à une crise, dont on ne voit pas l’issue. Le renchérissement de la poudre de lait conjuguée à la suppression de l’aide à l’incorporation décidée par Bruxelles pèse sur les coûts de production que les intégrateurs ne sont pas en mesure de répercuter au consommateur. « Dans le veau de boucherie, les solutions ne sont pas trouvées », avoue Yves Berger, le directeur de l’Office de l’élevage. « Est-ce que le veau de lait n’a pas un coût de production trop élevé qui décourage le consommateur ? », s’interroge t-il. Autrement dit, la question qui est posée aujourd’hui est de savoir si on doit produire du veau de boucherie quasiment sans lait, pour réduire les coûts et maintenir un courant de ventes. Ou engager un plan de restructuration pour adapter la production de veaux traditionnels à une demande des consommateurs nécessairement plus faible.
En tenaille
Les producteurs de porcs se sentent, eux, pris en tenaille. Entre des perspectives de marché peu encourageantes que le directeur de l’Office reconnaît : « On aura du mal à maintenir les cours à leur niveau actuel », en raison de l’augmentation attendue de la production en Europe. Et le renchérissement du prix des aliments du bétail que les éleveurs voudraient répercuter sur leurs prix de vente. Or, il n’est pas sûr que la grande distribution soit prête à faire des concessions, en raison de la concurrence à laquelle se livrent les principales enseignes. Ni que les pouvoirs publics soient prêts à prendre en considération spontanément les préoccupations des éleveurs, explique Yves Berger. Leur souci principal est d’éviter un dérapage des prix du panier de la ménagère consécutif à la hausse du prix des matières premières sur le prix de la baguette, celui des fromages et des yaourts.
Les producteurs de lait qui subissent également l’augmentation du prix des tourteaux attendent un signe en ce sens. Ils sont restés jusqu’à présent à l’écart de l’ascension du prix du beurre et de la poudre sur les marchés mondiaux. Toutefois, la revalorisation du prix du lait à la production devrait intervenir dans les semaines qui viennent. Le comité de suivi du lait de l’interprofession devrait se prononcer en ce sens le 10 juillet (voir en page 2).
Équilibre lait-viande
Mais, vingt-cinq ans de quotas laitiers, une gestion de l’offre très serrée, avec des prix peu rémunérateurs ont provoqué un repli de la production et l’abandon de nombreux éleveurs non seulement en France mais dans l’ensemble de l’Union européenne, observe l’Office. La France est loin, par exemple, d’avoir rempli son quota avec une sous-réalisation de 660 000 tonnes lors de la campagne 2006/2007, soit 2,5 % de sa référence. « Nous devons réfléchir à un nouvel équilibre lait viande », estime Yves Berger, en constatant que la France a perdu près de la moitié de son cheptel laitier en vingt ans, que les naissances de veaux se sont considérablement réduites et qu’il serait désormais opportun de s’interroger sur leur destination : production de lait ou production de viande. Un groupe de pilotage a été créé au sein de l’Office de l’élevage, pour engager une réflexion sur l’avenir de la production laitière, a-t- il indiqué. Tout en sachant que des décisions qui pourraient être prises aujourd’hui n’auront d’effets que dans quelques années…
raison du repli de la consommation des ménages.
Les producteurs de veaux sont confrontés à une crise, dont on ne voit pas l’issue. Le renchérissement de la poudre de lait conjuguée à la suppression de l’aide à l’incorporation décidée par Bruxelles pèse sur les coûts de production que les intégrateurs ne sont pas en mesure de répercuter au consommateur. « Dans le veau de boucherie, les solutions ne sont pas trouvées », avoue Yves Berger, le directeur de l’Office de l’élevage. « Est-ce que le veau de lait n’a pas un coût de production trop élevé qui décourage le consommateur ? », s’interroge t-il. Autrement dit, la question qui est posée aujourd’hui est de savoir si on doit produire du veau de boucherie quasiment sans lait, pour réduire les coûts et maintenir un courant de ventes. Ou engager un plan de restructuration pour adapter la production de veaux traditionnels à une demande des consommateurs nécessairement plus faible.
En tenaille
Les producteurs de porcs se sentent, eux, pris en tenaille. Entre des perspectives de marché peu encourageantes que le directeur de l’Office reconnaît : « On aura du mal à maintenir les cours à leur niveau actuel », en raison de l’augmentation attendue de la production en Europe. Et le renchérissement du prix des aliments du bétail que les éleveurs voudraient répercuter sur leurs prix de vente. Or, il n’est pas sûr que la grande distribution soit prête à faire des concessions, en raison de la concurrence à laquelle se livrent les principales enseignes. Ni que les pouvoirs publics soient prêts à prendre en considération spontanément les préoccupations des éleveurs, explique Yves Berger. Leur souci principal est d’éviter un dérapage des prix du panier de la ménagère consécutif à la hausse du prix des matières premières sur le prix de la baguette, celui des fromages et des yaourts.
Les producteurs de lait qui subissent également l’augmentation du prix des tourteaux attendent un signe en ce sens. Ils sont restés jusqu’à présent à l’écart de l’ascension du prix du beurre et de la poudre sur les marchés mondiaux. Toutefois, la revalorisation du prix du lait à la production devrait intervenir dans les semaines qui viennent. Le comité de suivi du lait de l’interprofession devrait se prononcer en ce sens le 10 juillet (voir en page 2).
Équilibre lait-viande
Mais, vingt-cinq ans de quotas laitiers, une gestion de l’offre très serrée, avec des prix peu rémunérateurs ont provoqué un repli de la production et l’abandon de nombreux éleveurs non seulement en France mais dans l’ensemble de l’Union européenne, observe l’Office. La France est loin, par exemple, d’avoir rempli son quota avec une sous-réalisation de 660 000 tonnes lors de la campagne 2006/2007, soit 2,5 % de sa référence. « Nous devons réfléchir à un nouvel équilibre lait viande », estime Yves Berger, en constatant que la France a perdu près de la moitié de son cheptel laitier en vingt ans, que les naissances de veaux se sont considérablement réduites et qu’il serait désormais opportun de s’interroger sur leur destination : production de lait ou production de viande. Un groupe de pilotage a été créé au sein de l’Office de l’élevage, pour engager une réflexion sur l’avenir de la production laitière, a-t- il indiqué. Tout en sachant que des décisions qui pourraient être prises aujourd’hui n’auront d’effets que dans quelques années…
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