Désherbage
Avec des techniques mécaniques, zéro phyto sur l’exploitation
Jean-Michel Bonnin, éleveur en bio à Montreuil-Bellay, use de techniques pour lutter contre les adventices.
“Pour désherber, j’utilise avant tout des outils adaptés”, explique Jean-Michel Bonnin qui élève des poulets et des porcs en agriculture biologique. Sur les 71 hectares de l’exploitation, près de 20 hectares servent à l’alimentation de ses animaux. Il y cultive de la féverole, des mélanges de céréales : triticale, pois et orge, avoine, pois mais aussi du maïs grain. Les autres cultures (destinées à la vente) sont du blé, du tournesol et de la luzerne foin. Et il n’utilise aucun produit phytosanitaire.
“Je sème des rangs tous les 30 cm, par exemple pour mes pois-féverole, je passe la bineuse entre les rangs fin février”. Ce qui est important, c’est de connaître la période de levée des adventices. “On est plus efficace quand on agit sur les mauvaises herbes quand elles sont petites”, remarque l’éleveur. En complément de la bineuse, l’agriculteur utilise une herse étrille. “Je la passe sur l’ensemble de la culture”, précise-t-il.
Des techniques mécaniques
Sa Cuma, celle des Deux rives, vient d’investir dans une deuxième bineuse, une herse rotative et une écimeuse. La houe rotative a l’avantage d’être utilisable tractée à 12 km/h. “L’écimeuse me permet de couper, par exemple, la folle avoine au-dessus de l’épi de blé”. Une technique qui évite le stockage de graines à venir.
Une perte de temps par rapport à la pulvérisation ? Jean-Michel Bonnin ne peut pas comparer puisqu’il n’a jamais utilisé de produits phytosanitaires. “D’après ce qu’on m’a dit, le passage de la herse, comme elle fait 12 mètres de large, ne demande pas plus de temps que le passage du pulvérisateur”.
En plus de ces techniques mécaniques de désherbage, l’agriculteur travaille en amont sur ses terres. “Le travail par les outils doit être complété par une rotation allongée, avec l’installation de prairies… Des choses qui permettent de
nettoyer et de faire reposer le sol”. Aussi, l’agriculteur “alterne entre culture printanière et culture automnale”. Cela “casse le cycle des adventices des cultures d’hiver”. L’alternance de cultures permet de ne pas favoriser les mêmes périodes de levée. L’éleveur a allongé la rotation de ses terres. “Depuis trois ans, j’ai constaté un salissement des parcelles surtout au niveau de la folle avoine. Aujourd’hui, j’ai décidé de mettre trois années de cultures de luzerne de foin et d’agrandir la surface de cultures de printemps afin de couper leur cycle”.