Bio
Bio : produire pour un marché
La réunion d’information, organisée mardi à Angers par la Chambre d’agriculture, a réuni une quarantaine de personnes.
Viticulteurs, éleveurs laitiers, arboriculteurs, semenciers, des producteurs de toutes les filières animales et végétales étaient présents mardi à Angers, à la recherche d’infor-mations sur la bio. La réunion a permis de faire un tour des aspects de ce mode de production : cahier des charges, conversion, aides, débouchés. Le Maine-et-Loire, avec 70 conversions en 2010 (25 en 2009), se situe au 4e rang français en termes de surfaces cultivées en bio.
Beaucoup de participants, en cours de réflexion ou déjà engagés, s’interrogent sur les aides à la conversion, dont le dispositif national est en cours d’évo-lution. Les montants d’aides à l’hectare pourront en effet être revus à la baisse en fonction du nombre de demandes. Le crédit d’impôt pour les producteurs bio est lui aussi raboté. “Oui, nous sommes dans l’expectative”, a souligné Yves Beaupère. Mais l’élu à la Chambre d’agriculture a voulu relativiser l’importance des aides dans le projet de conversion. “Demain, ce seront avant tout le marché et le prix de vos produits qui feront votre revenu”, a insisté le responsable professionnel. Dans le même ordre d’idée, il a été précisé que la conversion doit s’effectuer sur des bases saines : “La bio n’est pas une planche de salut pour des exploitations fragiles”, a dit Vincent Houben, responsable du pôle bio régional.
Circuits longs
Les perspectives de développement des différentes filières ont été brossées. En lait, par exemple, la production se développe de façon considérable : en Pays de la Loire, 17,5 millions de litres de lait bio nouveaux vont arriver sur le marché en 2010 et 2011. “Le lait bio est aujourd’hui valorisé à hauteur de 50 %”, a souligné Jean-Luc Denis, éleveur et administrateur de Biolait (collecteur de 30 % de la production française). C’est, en grande majorité, les circuits longs (à 94 %) qui portent le développement de cette filière.
S.H.
En France
Marché en hausse de 10 % en 2010
En 2010, production et consommation bio ont continué à se développer à un bon rythme en France. Le marché a augmenté de 10 % environ en valeur, selon les chiffres diffusés le 3 février par l’Agence bio. En deux ans, le nombre d’exploitations bio en France est passé de 13 298 ha (fin 2008) à 20 600 ha (fin 2010). Le nombre d’opérateurs est passé à près de 30 000 dont 2 800 distributeurs (+ 500 par rapport à 2009), 7 300 préparateurs (+ 1 000) et 20 600 producteurs (+4 100). Les surfaces cultivées atteignent 836 000 fin 2010 (dont 261 000 ha en conversion) contre 677 000 ha en 2009, soit une augmentation de 10 %.
La part de la surface agricole utile française cultivée en bio approche désormais les 3%. Mais, la France est loin d’être autosuffisante et plus des deux tiers de la consommation hexagonale sont importés. Cependant, un tiers concernent des produits exotiques et un grand nombre viennent des pays voisins (Espagne, Italie, Pays-Bas…). Certaines filières importent peu, comme les œufs ou la volaille. Pour le lait, la France devrait arriver en l’équilibre en 2011, selon Élisabeth Mercier. La présidente de l’Agence bio souligne que les produits bio haut de gamme fabriqués dans l’Hexagone sont exportés dans de nombreux pays. Car la dynamique de consommation bio n’est pas unique à la France, elle s’observe également chez les voisins européens.
Les jus de fruits enregistrent les plus fortes hausses (+ 26 %) devant l’épicerie (+ 18 %), les produits frais (+ 16 %), les fruits et légumes (+ 9,8 %). Cependant, les produits les plus consommés restent les produits laitiers, l’huile et l’épicerie, la viande, juste devant les boissons. Plus de quatre Français sur dix consomment bio au moins une fois par mois. La bio poursuit aussi son chemin en restauration collective : 45 % des parents (contre 33 % en 2009) déclarent que leurs enfants consomment des produits bio à la cantine.