Lait
Bruno Le Maire réclame le respect de l’accord interprofessionnel
Le ministre de l’Agriculture, a envisagé, le 15 juillet, un plan de soutien à la filière laitière pour répondre à la crise.
A son arrivée rue de Varenne, fin juin, le nouveau ministre de l’Agriculture avait annoncé la tenue d’une nouvelle table ronde avec tous les acteurs de la filière laitière : producteurs, transformateurs, distributeurs. Celle-ci s’est déroulée, le 15 juillet, en présence d’Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat, en charge du Commerce et de la Consommation « dans un climat serein et constructif », selon les ministres.
A l’issue d’une réunion, Jean-Michel Lemétayer, Bruno Le Maire et Hervé Novelli ont appelé les transformateurs à respecter l’accord sur le prix du lait du 3 juin dernier, y compris Entremont qui fait de la résistance dans l’Ouest. «Il faut que tous les transformateurs respectent l’accord. Les producteurs ne peuvent être la variable d’ajustement des prix et des volumes » a insisté le président de la FNSEA. « Nous souhaitons le plein respect de l’accord conclu le 3 juin », a affirmé pour sa part le ministre de l’Agriculture. « L’accord du 3 juin doit être tenu, même s’il n’est pas complètement satisfaisant », a renchéri le ministre du commerce. Pour le reste il n’y a pas eu de mesures concrètes annoncées, mais une série d’engagements et de bonnes intentions en faveur d’une meilleure organisation de la filière en France et d’une régulation des marchés à l’échelle européenne.
« Il faut que les entreprises jouent collectif sur le beurre et la poudre », a plaidé Jean-Michel Lémétayer. Sur ce terrain, Bruno Le Maire s’est prononcé dans le même sens. D’abord en prônant la transparence totale des prix et des marges au sein de la filière. Ainsi l’observatoire des prix et des marges rendra public ses investigations sur la filière laitière le 29 juillet a promis Hervé Novelli. Ensuite en mettant en place une contractualisation entre producteurs et transformateurs. Même s’il appartient aux partenaires de l’interprofession de négocier les termes des contrats, le ministre de l’Agriculture a annoncé que les pouvoirs publics ne seraient pas inertes. Ainsi, le ministre a annoncé la création « d’une mission de suivi » qui devra rendre ses conclusions le 30 septembre prochain. Elle devra également faire des propositions sur un plan de soutien à la filière « pour améliorer la compétitivité » de tous ses maillons.
Groupe de travail franco-allemand
Sur le plan européen la FNSEA et les ministres ont plaidé pour la mise en place d’un système de régulation du marché du lait pour remplacer les quotas qui vont disparaître en 2015. « Nous devons revenir sur cette politique ultralibérale. Nous avons besoin d’une forte dose de régulation des marchés », a insisté Jean-Michel Lemétayer. Bruno Le Maire n’a pas dit autre chose. « Nous avons besoin d’une régulation du marché du lait à l’échelle européenne », a t il déclaré en précisant qu’il avait défendu cette position devant la commissaire européenne, Marian Fischer Boel, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Et pour convaincre nos partenaires les plus réticents, il a annoncé la constitution d’un groupe de travail avec l’Allemagne pour aboutir « à un système plus souple, plus efficace » que ne le sont actuellement les quotas laitiers.
La prolongation de l’intervention confirmée
Comme prévu, l’intervention dans le secteur du lait a été prolongée. Les ministres de l’Agriculture des Vingt sept réunis le 13 juillet à Bruxelles ont décidé de poursuivre les achats publics sur le beurre et la poudre de lait jusqu’au 1er mars 2010, comme le proposait la Commission de Bruxelles. En vertu du règlement actuel, la période d’intervention arrive à échéance le 31 août 2009. « Je veux donner un signal au marché et aux producteurs que nous ne laisserons pas les prix européens diminuer sans déclencher le filet de sécurité nécessaire pendant la période normale d’intervention », a déclaré Mariann Fischer Bœl, la Commissaire européenne à l’Agriculture. En effet, l’adoption formelle de cette mesure, en raison de l’avis nécessaire du Parlement européen, ne pouvait intervenir qu’à la rentrée. Pour éviter une rupture des achats, la Commission a adopté sa prolongation au titre des mesures d’urgence.
Outre le maintien de l’intervention, la Commission a également décidé de prolonger le régime de stockage privé pour le beurre jusqu’au 1er mars également.
ACTUAGRI