Cap sur les protéines locales
La question de l’alimentation est centrale pour la filière volaille. L’augmentation de l’autonomie protéique des exploitations a été au cœur des débats du colloque Vocalim qui s’est tenu mi-décembre à Angers.
En volaille, l’autonomie protéique est de 45 %. Or, l’aliment représente la charge la plus importante dans le coût de production. Ainsi, l’alimentation est un enjeu majeur pour la filière volaille. Dans cette optique, Itavi a organisé mi-décembre à l’ESA d’Angers, dans le cadre du projet Vocalim, un colloque intitulé “des protéines locales pour alimenter les volailles”. Cette journée a donné lieu à de nombreuses présentations de différents organismes tels que le Cereopa, l’Inrae, TerresUnivia, TerresInovia ou encore Arvalis.
Le principal aliment ciblé : le tourteau de soja importé, récemment mis sur le devant de la scène médiatique en raison de son lien avec la déforestation en Amazonie. Et la filière volaille en importe énormément. Cependant, TerresUnivia souligne que la France possède une diversité de produits riches en protéines, en majorité destinés aux marchés de l’alimentation animale, avec une forte structuration industrielle. Cela confère à la France une relative indépendance protéique, en comparaison à de nombreux voisins européens. Mais à l’heure où l’agriculture est en transition sous l’impulsion du climat et de la société, il y a fort à parier que la filière va rapidement évoluer pour retrouver de nouveaux équilibres, et s’adapter à ces changements.
Itavi a réalisé une étude pour évaluer les impacts d’une alimentation composée de 100 % de matières premières végétales françaises. Il en est ressorti un maintien des performances, une diminution des pododermatites et une réduction des impacts sur le changement climatique.
Ainsi, de réelles solutions semblent exister. Si la filière volaille française est relativement dépendante aux importations, la transition à laquelle l’agriculture fait face pourrait être une réelle opportunité pour développer une alimentation animale locale. Les références techniques commencent à arriver, et, malgré l’échec des derniers plans protéines, la filière semble prête à s’engager pour une relocalisation des aliments.