Aller au contenu principal

A Chemillé, le fouacier est aussi agriculteur

Après avoir créé son entreprise de production de fouées à Chemillé, en 2015, Emmanuel Chollet s'est installé en polyculture-élevage bio afin de l'approvisionner.

Emmanuel Chollet, dans son labo d'ABC Fouée à Chemillé, en train de confectionner ses pâtons de fouées au laminoir.
Emmanuel Chollet, dans son labo d'ABC Fouée à Chemillé, en train de confectionner ses pâtons de fouées au laminoir.
© AA

Tout est parti d'un évènement associatif, à Angers en 2014.  « On avait invité un fouacier pour lui confier la restauration sur place », raconte Emmanuel Chollet, 42 ans. L'artisan-commerçant proposait alors des stages d'autoconstruction de fours à bois mobiles. « A l'époque j'étais demandeur d'emploi, j'ai sauté sur l'occasion. » Expérience concluante. Quelques mois plus tard, muni de son 1er four, Emmanuel Chollet crée son entreprise de production de fouées à Chemillé-en-Anjou. Bénéficiant d'un prêt à taux zéro et de réductions d'impôts au démarrage, grâce au RSI. ABC Fouée intervient dans les rassemblements d'associations, dans les entreprises, et auprès des particuliers pour des prestations privées ou publiques. Le succès ne tarde pas.
« Au bout d'un an, j'arrivais à tirer de mon activité un revenu compris entre 1 300 et 1 500 euros nets mensuels », rapporte l'entrepreneur. Qui décide alors de faire le lien avec son autre passion : l'agriculture. « J'avais dans mon secteur l'exemple de paysans-boulangers, de paysans-pastiers, de paysans-meuniers, etc. »

Achevant sa 2ème année de conversion en bio, Emmanuel Chollet est aujourd'hui installé à la Ferté (Chemillé) en polyculture-élevage. Pour la production de sa farine, il a implanté 3 ha de blé tendre panifiable. Douze variétés rustiques, « ressorties des conservatoires il y a tout juste
5 ans », parmi lesquelles le rouge de Bordeaux ou le Saint-Priest. L'exploitant cultive également 1 ha de méteil pour la nourriture de ses animaux : 23 blondes d'Aquitaine, des génisses de 1 an pour la plupart. Dès que possible, il envisage de valoriser leur viande dans ses fouées, « même si je ne sous-estime pas le prix de l'engraissement sur cette race. » Et pour cause : désormais à la retraite, son père était éleveur-sélectionneur de blondes d'Aquitaine.

Pour les garnitures de ses fouées, Emmanuel Chollet se fournit en majeure partie chez des producteurs bio. Du Vihiersois (fromages de vache, fromages de chèvre), du Haut-Layon (charcuteries artisanales), ou encore du Chemillois (légumes frais). Grâce à l'acquisition de 3 fours mobiles supplémentaires, notamment, sa clientèle s'est élargie. Il a également reçu le renfort d'un salarié en conventionnement : « je l'ai formé 650 heures, durant lesquelles nous étions rémunérés par Pôle Emploi, ce qui m'a permis ensuite de le garder 6 mois en CDD », explique l'agriculteur-fouacier. Avant d'ajouter : « je compte bien pérenniser ce poste ».

Dans son parcours entrepreneurial, Emmanuel Chollet est accompagné par la Boutique de gestion (BGE) Anjou-Mayenne, spécialiste de la formation et du conseil aux créateurs de TPE. L'association a poussé sa candidature au concours régional Talents, organisé avec le parrainage du ministère français de l'Economie et des Finances. En compagnie de 4 autres entreprises du Maine-et-Loire, ABC Fouée a été sélectionnée pour participer à la finale de la catégorie développement, qui a eu lieu le 25 juin à Laval (53). Emmanuel Chollet n'a pas gagné, mais peu lui importe. Car il nourrit un grand projet. « A la ferme, je construis en ce moment un fournil. Je vais fabriquer du pain. Le pétrin, le laminoir et les fours mobiles des fouées sont de trop petite capacité pour cela. » Une production qui lui permettra de lisser sa trésorerie sur toute l'année, les fouées se vendant moins bien l'hiver.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois