Agri bio
Cherche volontaires pour produire bio
Pour répondre aux besoins croissants du marché, la filière doit trouver de nouveaux producteurs.
le directeur des Coteaux Nantais, Gaëlle Mathieu-Khone de Biocoop, Antoine Lemaire, de Biolinéaires et Serge Mautouchet, président de
Bio Centre.
Victime de son succès, la filière bio fait face à un déficit de production. Avec 50 % de produits importés et une demande du marché forte qui s’intensifie, il faut développer la production. Une évolution qui passe par une accélération du nombre de conversions. « C’est un moment de réflexion très riche pour l’entreprise. La conversion permet de faire un point sur sa vie professionnelle et d’envisager l’avenir », note Christophe Cardet, technicien maraîchage du CDDL (Comité départemental de développement légumier), lors de la conférence organisée au Sival par Brio, association des Interbio régionales. La conversion comprend des étapes à la fois techniques et économiques « Le point fondamental de cette démarche en production biologique reste la mise en marché. La fertilité du sol est également primordiale. La rotation des cultures permet ainsi de répondre à la pression des ravageurs », poursuit le technicien.
Se faire épauler
Pour franchir le pas, Gérard Bernier, producteur de légumes en Anjou a pu s’appuyer sur une association. « Ma conversion en bio date de 2000, se souvient-il. J’ai rejoint Bio Loire Océan qui regroupe des producteurs des Pays de la Loire qui m’ont épaulé. En planifiant la production et en la regroupant, nous avons multiplié les volumes tout en veillant à diversifier la gamme avec des espèces adaptées pour de nouveaux marchés ». Pour accompagner le développement de la production, le réseau de magasins spécialisés bio, Biocoop, encourage l’approvisionnement local des points de vente. Il favorise la planification et les partenariats avec les organisations professionnelles. « Avec 30 % de croissance, le secteur des fruits et légumes est en plein essor au sein du réseau. De 7 000 tonnes aujourd’hui, il devrait passer à 22 000 tonnes en 2012 », précise Gaëlle Mathieu-Khone, de Biocoop. « Nous commercialisons les produits des exploitations dès la deuxième année de conversion au même prix que le bio ». Un réseau qui travaille en priorité avec les organisations collectives de producteurs. « Produire bio et voir plus loin, c’est avancer aux rythmes des hommes et de la nature. Pour répondre aux objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement (20 % des surfaces en bio en 2020), il est nécessaire de nous organiser en mettant en place des filières pour développer à la fois les circuits courts et les longs », concluait Serge Mautouchet, président de Bio Centre.
NOËLLE HUART