Chine, un colosse agricole aux pieds d'argile
Lors de l’AG de l’Association des membres de l’ordre du mérite agricole (Amoma), vendredi 24 mai à Bouchemaine, le consultant Jacky Bréchet est intervenu sur les productions végétales en Chine.
Vendredi 24 mai, l'Amoma 49 a tenu son AG annuelle. A cette occasion, l’un de ses membres Jacky Bréchet, expert bénévole en productions légumières et ancien responsable technique de la coopérative Fleuron d’Anjou, a prononcé une conférence sur « les productions végétales spécialisées en Chine ».
Depuis 2014, l'intervenant a effectué plusieurs missions de conseil dans les grandes régions productrices chinoises. En particulier dans le Shandong, à l’Est du pays, au bord de la Mer Jaune : le « panier à légumes de la Chine », selon la formule du conseiller. Bénéficiant de la proximité avec la Corée et le Japon pour doper ses exportations, la province est jumelée avec les Pays-de-la-Loire. Ses principales villes organisent des évènements de portée internationale : la Foire légumière de Shouguang, et surtout le salon Hortichina à Qingdao, qui vient de signer un accord de partenariat avec le Sival.
« Le Shandong totalise 20 000 ha de légumes sous serres en continu, de part et d’autre d’une ligne ferroviaire à grande vitesse », rapporte Jacky Bréchet. Pour la plupart, ces tunnels sont creusés dans le loess du Fleuve Jaune. On y trouve pour partie des productions bien connues des Occidentaux. Les plants de tomates sont protégés des maladies par des bâches en plastique. Les champignons sont cultivés sur des kilomètres de substrat organique. Quant aux échalotes de type arrondi, « des variétés très prisées en France il y a une trentaine d’années », leur choix dénote « une insuffisance de sélection sanitaire », d’après l’expert.
Les agriculteurs chinois travaillent surtout des spécialités légumières bien plus exotiques.La ciboule orientale, par exemple, ressemble au poireau. Semées à haute densité, ses tiges sont fortement butées et ont besoin de beaucoup d’eau. Elles peuvent atteindre les 1,30 m. Tous les organes de cette plante sont comestibles. « Les Chinois la consomment en soupe ou en plat cuisiné », énonce Jacky Bréchet.
Aussi performante soit-elle, l’agriculture chinoise n’en demeure pas moins confrontée à d'importants écueils. Notamment la réduction de la dépendance aux pesticides, une meilleure prise en compte de l’impact environnemental de l’activité, et une amélioration soutenable de la qualité des produits : « les 350 millions de Chinois de la classe moyenne, en plein essor, sont amateurs de viande et s’intéressent de plus en plus à la bio », remarque à cet égard Jacky Bréchet.