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Viticulture
Connaître et prévenir les risques en cave, une démarche indispensable

➜ De la réception des vendanges à l’embouteillage, quelques conseils aux viticulteurs pour éviter les accidents du travail, en particulier ceux liés au dioxyde de carbone.

Quelques jours avant les vendanges, la MSA et la CAPL ont organisé un après-midi prévention à 
Montjean-sur-Loire, chez Jean-Marie Delaunay, viticulteur Farre. Un gendarme et des pompiers sont également intervenus.
Quelques jours avant les vendanges, la MSA et la CAPL ont organisé un après-midi prévention à
Montjean-sur-Loire, chez Jean-Marie Delaunay, viticulteur Farre. Un gendarme et des pompiers sont également intervenus.
© AA

En Maine-et-Loire, entre 150 et 200 accidents du travail sont constatés chaque année en viticulture. Cela va de l’entorse dans les rangs de vignes ou de la coupure au sécateur, jusqu’à la chute de hauteur dans les caves. Les accidents les plus graves, voire mortels, sont dus à l’asphyxie par le CO2 dégagé lors de la fermentation dans les cuves. « En l’espace de cinq ans, ils ont coûté la vie à cinq personnes, rappelle Christelle Guillet, conseillère prévention à la MSA. Et les risques ne se limitent pas à la période de vendanges. Deux de ces décès ont eu lieu lors de nettoyages, en mai, un autre est survenu juste avant les vendanges. » Des réunions d’information sont organisées tous les ans dans le vignoble.

1 La réception des vendanges.
Risques d’accidents de la route et d’écrasement dans l’exploitation. Conseils : poser des panneaux “chaussée glissante”, à titre préventif pour les usagers de la route. Bien distinguer zones de déplacement, de travail et postes de travail. Risques liés au conquet de réception équipé d’une vis sans fin. Conseil : en cas de blocage, arrêter la machine rapidement avant toute intervention avec la main. Un bouton d’arrêt d’urgence est indispensable. Mieux encore, une télécommande placée autour du cou permet d’arrêter les machines à distance et instantanément.

2 Le pressurage.
Risques de chute liés aux interventions en hauteur des pressoirs (parfois jusqu’à 5 mètres) et à l’encombrement du sol par les tuyaux. Conseil : réfléchir dès la conception du chai au passage des tuyaux. Il existe des pompes intégrées à la cuve pour éviter le passage des tuyaux au sol. Équiper les salariés de chaussures de sécurité pour éviter l’écrasement des pieds par des chutes de matériel. « Le Code du travail le prévoit lorsque le risque est lié au travail », précise Christelle Guillet.

3 L’évacuation des marcs et des rafles.
Risques liés à la vis sans fin. Conseil : protéger cette vis par des systèmes de grilles et privilégier les commandes à distance.

4 Vinification.
Risque principal : dégagement du dioxyde de carbone (CO2) lors de la fermentation. Un litre de vin produit 44 litres de CO2 en fermentation alcoolique. Gaz incolore, inodore et plus lourd que l’air, le dioxyde de carbone se concentre vers le sol. Les intoxications, souvent fatales, se produisent lorsque les viticulteurs ou leurs employés descendent au fond de la cuve. La MSA rappelle que l’utilisation du test de la bougie, encore réalisé par certains pour détecter la présence de CO2, est à proscrire. « La bougie n'est sensible qu'au manque d'oxygène, elle reste allumée jusqu'à 16 % d'oxygène dans l'air. La teneur normale est de 21 %. La différence se traduit par une présence de dioxyde de carbone équivalent à 5 %. Or, l’homme ne peut tolérer plus de 3 % dans une ambiance confinée. Dans une ambiance normale, le taux de CO2 est de 0,03 % », détaille Christelle Guillet. Conseil : d’abord éliminer le dioxyde de carbone soit par courant d’air, soit par un mécanisme forcé de type ventilateur-extracteur. « Ici, l’extracteur est tout le temps en route », témoigne Jean-Marie Delaunay, viticulteur de Montjean-sur-Loire. Attention en particulier aux chais récents, de mieux en mieux isolés, qui sont de véritables boîtes étanches qu’il faut ventiler. Ces précautions prises, il est conseillé de toujours intervenir à deux dans une cave et d’équiper si possible celui qui descend dans la cuve de harnais. Il faut également s’équiper de détecteurs de CO2. Déjà 150 vignerons le sont dans le département. À noter que la Fédération viticole a mis en place des achats groupés d’extracteurs et de détecteurs. Risques liés à la hauteur des cuves. Conseil : les échelles en bois à barreaux ronds sont à oublier. S’équiper d’une passerelle en hauteur sécurisée, d’une échelle conforme avec crochets et pieds antidérapants.

5 Le sulfitage.
Risques : irritation des voies respiratoires par le SO2, liées à la manutention des bouteilles de gaz. Conseils : porter un masque avec une cartouche de type E, des gants adéquats et des lunettes.

6 Le méthane.
Risques d’asphyxie et d’explosion. Le méthane, produit par les effluents viticoles riches en matière organique, est incolore, inodore et explosif à de faibles concentrations. Conseil principal : ne pas introduire de flamme dans la cave.

7 La filtration sur terres de diatomées.
Risques : Les terres de diatomées utilisées pour la filtration des vins, des lies et des moûts sont composées de produits reconnus cancérigènes (silice cristalline, quartz, cristobalite). Ces produits peuvent aussi générer des effets irréversibles par inhalation. Conseil : informer et former les utilisateurs, et porter un masque poussière P2 ou P3, lunettes et gants.

S.H.

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