De la viande de parthenaise en direct de l’éleveur au boucher
Jeune éleveur installé en 2017 avec ses parents à Trémentines, Alexis Charbonnier commercialise une partie de ses parthenaises auprès d’un boucher angevin.
« Il fallait oser. Il y a deux ans, ma mère a pris son téléphone pour démarcher plusieurs bouchers, car les cours baissaient et nous cherchions à mieux valoriser notre travail », explique Alexis Charbonnier, éleveur à Trémentines. Le boucher Thierry Chateau est venu rencontrer la famille et a répondu favorablement à la proposition. Le Gaec de la
Forêt Bonamy lui a ainsi fourni 8 bêtes en 2017 (de mai à décembre) et 20 bêtes durant l’année 2018. « C’est rare, de nos jours, de voir un boucher qui connaît les bêtes sur pied et qui peut nous faire un retour sur nos animaux », apprécie Philippe Charbonnier, le père d’Alexis.
Des vaches disponibles presque toute l’année
Les naissances ont lieu lors de deux périodes de vêlages, de mi-août à fin octobre, et de janvier à début mars, avec des retardataires jusqu’en novembre-décembre et jusqu’en avril. « L’avantage, c’est que l’on peut avoir des vaches grasses tout au long de l’année », explique Alexis Charbonnier. Certaines vaches sont finies sur une durée plus importante avant d’être vendues.
Comment se passe la finition ? « A partir de la naissance du veau, il faut compter un an », calcule le jeune agriculteur. La finition se fait en deux étapes : première étape, quand les vaches viennent de vêler l’hiver, une ration enrichie leur est fournie pour les « remonter » : un peu d’ensilage d’herbe, d’ensilage de maïs, 2 kg de concentré,
1 kg de blé dit “aliplusé*” et du foin. Ce régime spécial est donné pendant 4 mois environ l’hiver, avant le sevrage. Les mâles sont sevrés à 6 mois, les femelles à 6 mois et demi.
La 2ème étape de finition peut s’étaler entre 5 et 8 mois, suivant les animaux et suivant la demande. Durant cette étape, les vaches mangent un complément à base principalement de lin, de luzerne, de pulpe de betterave (7,5 kg par jour). Cet aliment contient 24,5 % de protéine brute et 7,5 % de matière grasse. Les vaches ont aussi à l’auge du maïs ensilage (1 à 2 kg/j), 1,5 kg de maïs grain, du foin et 2 kg de blé “aliplusé”.
Les vaches sont abattues à 546 kg de moyenne, à des âges très variables.
La plus-value entre le marché et la vente en directe au boucher ? Elle est significative : 50 à 60 centimes d’euros/kg, le prix étant fixé à l’année (le rendement carcasse oscille entre 60 et 65 %).
S.H.
* Fabriqué dans l’Allier, l’additif Aliplus est un conservateur de céréales humides, à base d’urée.