Caprin
De l'électricité à l'élevage caprin, la reconversion d'Amandine
Amandine Hérissé s'est installée en janvier 2019 avec son mari Jérôme, sur une exploitation caprine et bovine. Dans le Gaec, elle a remplacé son beau-père Alain lorsque celui-ci a pris sa retraite.
Amandine Hérissé s'est installée en janvier 2019 avec son mari Jérôme, sur une exploitation caprine et bovine. Dans le Gaec, elle a remplacé son beau-père Alain lorsque celui-ci a pris sa retraite.
Avec un BTS électrotechnique et une licence dans les énergies renouvelables en poche, Amandine Hérissé, fille d'éleveur laitier du Baugeois, s'était éloignée de l'agriculture. La jeune femme a travaillé dans plusieurs entreprises industrielles, où elle a exercé le métier très technique de tableautière. Elle a aussi été technicienne machines à traire. En 2006, elle a rencontré Jérôme qui venait de s'installer seul en vaches allaitantes, à côté de chez ses parents. Il formera en 2009 le Gaec du Bordage avec son père, Alain Hérissé, et sa mère, salariée. L'exploitation a évolué, prenant une orientation caprine plus prononcée : elle est passée de 100 vaches allaitantes et 250 chèvres il y a quelques années à 50 vaches allaitantes et 380 chèvres aujourd'hui. Pendant toutes ces années, Amandine continue à enchaîner les contrats dans le domaine de l'électricité, puis lorsque son beau-père Alain prévoit de partir en retraite, elle va aller se former pour le remplacer. "Je venais aider depuis un bon moment sur l'élevage le week-end, mais je ne me voyais pas m'installer sans une solide formation", explique la jeune femme. Elle a passé un BPREA responsable d'exploitation agricole au Campus des Sicaudières, avec une spécialité caprins et vaches allaitantes. Elle a approfondi sa formation au sein d'un groupe de progrès.
Un métier
multi-casquettes
L'éleveuse est ravie de sa reconversion : "en tant que tableautière, le travail était monotâche. Je m'étais un peu plus retrouvée comme technicienne machines à traire, même si je faisais pas mal d'heures supplémentaires. Aujourd'hui, en étant éleveuse, j'ai un métier polyvalent, multi-casquettes, et c'est ce que je trouve intéressant ! Je travaille pour moi, j'ai un emploi du temps plus chargé, mais plus souple. Je peux me libérer plus facilement par exemple pour prendre des rendez-vous pour nos deux enfants."
L'exploitation s'est organisée pour pouvoir concilier les deux productions animales, caprins, et vaches allaitantes, assez chronophages : "Nous n'avons conservé qu'une seule période de vêlages, en septembre, octobre et novembre, avant les mises-bas des chèvres qui ont lieu en février et début mars", explique Alain Hérissé. "La période de mise-bas est une grosse période de travail, ce sont deux mois stratégiques pour l'élevage", souligne Amandine Hérissé. Le début de l'année est toujours très chargé puisque l'élevage a fait le choix d'engraisser tous les chevreaux, ce qui permet d'écouler le colostrum et le lait jusqu'à 7 jours, et surtout de sécuriser les débouchés dans un marché du chevreau tendu.
Des innovations techniques ont été apportées depuis 2020, pour améliorer les conditions de travail et réduire la pénibilité, comme le tapis d'alimentation central. Nul besoin de repousser les refus avec ce système.
L'exploitation emploie deux salariés à plein temps au sein d'un groupement d'employeurs, qu'elle a formé avec deux autres fermes et une entreprises de travaux agricoles.
Lactations longues
L'élevage produit 390 000 L de lait pour Agrial, avec son troupeau de 380 chèvres. Il vend aussi 120 chevrettes par an environ. Il pratique les lactations longues sur 60 à 80 chèvres : l'une d'entre elles, née en 2016, a déjà donné plus de 8 000 litres de lait pour une seule mise-bas. Très attachée à l'élevage caprin, Amandine Hérissé a eu envie de faire perdurer l'héritage de sa belle-famille : "il est sûr que si je ne m'étais pas installée, Jérôme, mon mari, n'aurait pas pu conserver tout l'effectif seul. Cela aurait été dommage, car il y a une très bonne génétique", estime la jeune éleveuse.
Même s'il y a eu des "hauts et des bas" au gré des crises, la famille Hérissé est fière d'avoir monté de toutes pièces cet élevage. "Nous avions commencé avec une quarantaine de chèvres de la Maison Gaborit, traites à la main !", se souvient Alain Hérissé.