JA Pays de la Loire
Défendre l'agriculture à Bruxelles
Lors de son assemblée générale, jeudi 4 avril à Angers, le syndicat JA Pays de la Loire a réaffirmé l'importance de l'Union européenne pour l'agriculture. Et le besoin de méthodes pour attirer les nouvelles générations.
Une page s'est tournée jeudi 4 avril au sein de JA Pays de la Loire. Dans les locaux de la BPGO (Banque populaire grand ouest) à Angers, Brice Dessartre a présidé sa dernière assemblée générale du syndicat, après deux ans de mandat et six ans d'engagement à l'échelle régionale. Le producteur de lait bio sarthois cède la place à Hugo Davy, éleveur allaitant bio et producteur d'œufs de Loué à Morannes-sur-Sarthe-Daumeray (Daumeray). "Je suivrai avec attention tous les dossiers, de la DJA à l'irrigation, dit-il, et plus particulièrement les évolutions de la production bio, avec de nouvelles règles pour l'élevage bovin". Remercié par tous les intervenants pour son "dynamisme" et son implication sur tous les sujets, Brice Dessartre a incité les jeunes agriculteurs à s'engager. " Chaque adhérent est important pour faire vivre le réseau : de l'échelle locale à l'échelle européenne", déclare-t-il, faisant notamment référence au CEJA (conseil européen des jeunes agriculteurs) et aux prochaines élections des députés européens. "Ils sont nombreux, mais peu connaissent le dossier agricole", déplore-t-il.
Découverte du parlement européen
L'Union européenne, "souvent accusée de tous les maux par les agriculteurs français", a un fonctionnement complexe, basé sur le consensus entre les 27 états. Des membres du conseil d'administration de JA Pays de la Loire ont pu le découvrir lors d'un séjour à Bruxelles, en janvier dernier. "Nous comprenons maintenant pourquoi il faut du temps entre une proposition de loi et son vote", témoigne Sylvain Boisseau. "Et nous mesurons l'importance de la présence des régions au Parlement pour faire le lien avec les territoires", ajoute Hugo Davy. Face au poids grandissant des ONG, Christiane Lambert, présidente du Copa(1), estime qu'il "faudrait une présence encore plus forte à Bruxelles pour défendre des agriculteurs". "Ces lobbyistes militent pour une agriculture dont ils rêvent mais qui n'est pas réaliste, analyse-t-elle. C'est le Green Deal qui a pris le dessus depuis 5 ans". Pour l'ancienne présidente de la FNSEA comme pour Brice Dessartre, "le choix de nos députés européens est important". "Ce sont eux qui déposent les amendements aux projets de loi de la commission, rappelle Christiane Lambert. C'est avec eux que le Copa travaille, négocie, argumente. C'est ce travail qui a permis le renvoi de 64 % des textes du Green Deal par exemple". Avant les élections en juin, Christiane Lambert conseille donc à chacun d'observer le vote des députés en avril sur les BCAE. "Et vous verrez s'ils font ce qu'ils promettent durant la campagne".
Manifeste pour l'Europe
Avec son marché de consommateurs, sa monnaie unique et sa politique agricole, l'Union européenne est un cadre que les jeunes agriculteurs défendent dans leur manifeste. Tout comme leurs aînés. "Nous sommes attachés à l'Europe, nous savons ce que nous lui devons, déclare Dominique Rousseau, président de la FRSEA Pays de la Loire. Mais nous voulons mieux d'Europe". Dans ses propositions, le Copa-Cogeca demande en particulier "un commissaire agricole plus robuste, qui soit vice-président de la commission, pour traduire l'importance de la souveraineté alimentaire et le fait que la Pac représente toujours la première politique de l'UE".