Bio
Déplafonnement des aides à la conversion
Michel Barnier a annoncé le déplafonnement des aides
à la conversion. La question du financement n’est pas tranchée.
Un an après le lancement du plan “Agriculture biologique : Horizon 2012”, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier a annoncé le déplafonnement des aides à la conversion de l’agriculture conventionnelle vers l’agriculture biologique lors du grand conseil d’orientation de l’Agence bio qui s’est réuni le 17 septembre. Le déplafonnement des aides à la conversion en bio était une mesure très attendue par l’ensemble de la profession. Il y a quelques jours à peine, Christian Huet, responsable de la section agriculture bio à la FDSEA et à la FRSEA, le rappelait au ministre de l’Agriculture lors de sa visite sur le stand agriculture bio à Eau’Fête (voir photo). Cette nouvelle mesure devrait donc créer des conditions beaucoup plus favorables aux conversions. Jusqu’à présent, les aides à la conversion bio étaient plafonnées à 7 600 euros par an pour une durée maximale de cinq années. Soit, avec 200 euros d’aide par hectare, 38 hectares. « Cela revenait à exiger une conversion sur la totalité de l’exploitation, mais à n’en compenser qu’une partie. Ce n’était pas logique », commente Yves Beaupère pour qui cette mesure contribue à renforcer l’agriculture biologique en grandes cultures : « Plutôt qu’importer des céréales, produisons- en », préconise l’élu de la Chambre d'agriculture départementale et régionale.
De la clarification
Cette annonce, dans les tuyaux depuis quelques mois, fait suite à la réunion du grand conseil d’orientation de l’Agence bio. Pour Michel Barnier, « le développement de l’agriculture biologique est l’un des éléments du développement durable de l’agriculture française, priorité du bilan de santé de la Pac ». Le bilan de santé de la Pac devrait « permettre de mettre en place un soutien spécifique à l’agriculture biologique grâce à une réorientation des aides », conclut le commu-niqué du ministère de l’Agriculture. La rue de Varenne est toutefois moins prolixe sur le financement de ces nouvelles mesures. « Le ministre accepte le déplafonnement que la profession réclamait depuis longtemps, mais il ne dit pas qui paie, remarque Yves Beaupère. Le financement de la conversion à l’agriculture biologique doit faire partie de la politique nationale. Laisser aux régions ou aux départements la charge de la financer va créer des inégalités et des distorsions qui ne sont pas acceptables ». Le responsable professionnel réclame donc « de la clarification ».
agra/mlr