Lait
Déréférencement et blocage de camions
Face à l’échec des négociations, les actions ne devraient que s’amplifier.
Les producteurs de lait n’acceptent pas les prix annoncés par les entreprises et ont décidé de s’en prendre à celles qui tirent le plus les prix vers le bas : Entremont par exemple qui avance un montant de 285 euros/ 1 000 litres pour le 4e trimestre, soit 56 euros de moins que le prix d’octobre 2007, constitue une des premières cibles. Les responsables de la FDSEA sont donc allés rencontrer les directeurs des grandes surfaces pour les enjoindre de ne pas mettre les produits de cette entreprise en rayon jusqu’à nouvel ordre. Un déré-férencement des produits de la marque a donc été mis en place dès mercredi et devrait concerner tout le département à la fin de cette semaine. « Nous serons attentifs et irons vérifier si les enseignes suivent cette indication », indique Jean-Maurice Dupont. Le responsable du secteur du Louroux-Béconnais est intervenu avec son équipe dans plusieurs grandes surfaces du Segréen. « Les responsables des magasins nous ont reçus et ont accepté de retirer les produits incriminés », constate-t-il. Ce n’est pas la seule action mise en place. Des camions de collecte de lait de l’entreprise Tessier ont été bloqués mercredi matin sur des exploitations. Là aussi, les éleveurs dénoncent la fixation unilatérale du prix du lait. « Le groupe Bongrain, premier fromager de France, devrait être moteur dans la politique de prix, estime Pascal Souchard, président du groupement, car les indicateurs des PGC plaident en faveur du maintien du prix du lait ». On en est loin et ce n’est pas la tournure que prennent les événements.
Montée en puissance
Depuis, le Cil Bretagne Pays de la Loire s’est soldé par un échec. « Quand on a parlé des prix, certaines entreprises nous ont dit que le prix pour le mois d’octobre n’était pas encore fixé ; d’autres nous ont annoncé un chiffre qui ne nous convenait pas. Nous avons donc quitté la négociation », relate AlainCholet, le président de la FDL, mercredi soir, à l’issue de la réunion. « Nous n’étions pas opposés à une autre discussion au niveau national, mais ce n’est pas aux régions de donner des directives ». Que va-t-il se passer maintenant ? On connaît la détermination des laitiers et leur capacité à se mobiliser. On peut s’attendre à une montée en puissance des opérations sur le terrain, en particulier le déréférencement. D’ici la fin de la semaine, tous les départements de Bretagne et de Pays de la Loire seront touchés.
m.l.-r.