Magazine
Des aliments aux céréales des hayes
Ernest Godineau a créé son activité de vente d'aliments pour animaux liée à son exploitation céréalière. Il vient d'adhérer au réseau Bienvenue à la ferme pour développer sa clientèle de particuliers.
Ernest Godineau a créé son activité de vente d'aliments pour animaux liée à son exploitation céréalière. Il vient d'adhérer au réseau Bienvenue à la ferme pour développer sa clientèle de particuliers.
« J'ai eu de la chance de lancer mon activité au moment du confinement », admet Ernest Godineau. En 2020, le développement des basse-cour chez les particuliers, notamment des poulaillers, a créé un besoin d'approvisionnement local en aliments pour les animaux. « Et vu les prix pratiqués en jardinerie, je me suis dit qu'il y avait un créneau à prendre ». La suite lui donne raison car de 25 t la première année, le volume d'aliments commercialisé par sa société, Les céréales des Hayes, est passé à 120 t l'année suivante.
Atelier de fabrication
Si ce fils d'agriculteur a toujours souhaité s'installer, il voulait « sa propre exploitation et une activité différente de sa famille ». En 2018, Ernest Godineau reprend une soixantaine d'hectares à Saint-Macaire-du-Bois, non loin du site de son père et son oncle, céréaliers et à la tête d'un organisme stockeur, Champ noir céréales. Formé à l'agronomie et aux productions végétales, le jeune agriculteur cultive au départ du blé, du maïs, du tournesol et de l'avoine. A la récolte, les graines transitent par l'entreprise familiale pour les contrôles qualité, le nettoyage et le stockage.
Grâce à son site internet et sa page Facebook, Ernest Godineau commence à se tisser une clientèle locale pour ses aliments. Il achète une ensacheuse d'occasion, pour effectuer des conditionnements en 10 et 20 kg. « Suite à des demandes de mélanges de céréales, j'ai investi dans une machine pour éviter de continuer à le faire dans ma brouette, à la main », raconte-t-il. Un nettoyeur à céréales complète bientôt l'équipement du jeune entrepreneur qui décide, en 2022, de construire un bâtiment dédié à son activité. Avec sa façade en bois, il abrite l'atelier de fabrication et l'espace de libre-service de sa clientèle.
Magasins de producteurs
Même s'il produit de l'aliment pour quelques éleveurs, conditionné en big-bag, Ernest Godineau vise principalement une clientèle de particuliers. Dès 2021, il distribue ses produits dans le magasin "le jardin des Frer'O "à Doué-en-Anjou. « Je leur livre aujourd'hui deux palettes par semaine », indique-t-il. Deux autres points de distribution se sont aujourd'hui ajoutés : "Aux délices du terroir" à Allonnes et "Les quatre saisons" à Chinon. Il compte actuellement environ 400 clients, de Cholet à Chinon, en passant par Bressuire au sud et Angers au nord. Il souhaite trouver un dépôt dans le chef-lieu du département pour se rapprocher des citadins. « J'ai des demandes provenant de toute la France, observe le jeune agriculteur. J'aimerais donc bien mettre en place une e-boutique pour développer les commandes à distance».
Projet d'embauche
Ce qui limite les idées d'Ernest Godineau pour l'instant, c'est le manque de main-d'œuvre. Il cherche à embaucher un salarié pour répondre au croît d'activité : vu les volumes du premier trimestre, il projette un doublement de la production cette année. « Ce sera un jour par semaine au départ, mais je pense que cela évoluera rapidement », annonce-t-il. Le jeune agriculteur de 28 ans consacre actuellement deux jours par semaine à l'ensachage. Mais il donne toujours la priorité aux cultures. Les semis de maïs sont terminés depuis fin avril sur son exploitation : il va donc régulièrement faire un tour de champs pour contrôler l'état sanitaire des plantes. Sur 95 ha de SAU, le blé représente encore 30 ha, suivi du maïs et du colza. Au fur et à mesure des demandes de sa clientèle, Ernest Godineau a ajouté de l'avoine, de l'orge, du millet, du sarrasin et des légumineuses dans son assolement. « J'implante 5 à 6 ha de pois et de féverole », cite-t-il par exemple. Le fabricant n'achète que le sorgho et les minéraux pour les aliments destinés aux pondeuses. « J'ai fait appel à un nutritionniste pour composer mes mélanges par espèce », explique-t-il. Les céréales des Hayes proposent aujourd'hui 5 mélanges ainsi que des bottes de foin et de paille.