Des blés conformes aux attentes sociétales
A la station expérimentale de Brain-sur-l'Authion, Terrena organisait jeudi 13 juin sa 1ère Journée technique « Atouts Culture ». Un atelier était notamment consacré au travail de sélection des nouvelles variétés de blé.
2019, campagne à faible pression parasitaire pour les blés angevins. « Chez 87 % de nos 900 apporteurs du Maine-et-Loire, les conseillers ont préconisé une impasse sur le traitement fongicide T1, habituellement positionné courant avril », souligne Fabien Bonneau, animateur territoire Val-de-Loire chez Terrena.
Les techniciens de la coopérative ont suffisamment confiance en leurs OAD pour lever le pied sur les phytos sans risquer d'impacter les volumes. Confiance dans les variétés figurant au catalogue du groupe, aussi.
Jeudi 13 juin, sur le site de sa station expérimentale de Brain-sur-l'Authion, Terrena a accueilli 130 exploitants pour sa 1ère Journée technique « Atouts Culture ». « Deux préoccupations majeures sont exprimées par nos coopérateurs depuis quelques années : comment accroître le revenu de leurs productions, tout en réduisant les doses de pesticides pour répondre aux attentes des marchés et de la société ? Cette question est à l'origine de la rencontre d'aujourd'hui », expose Fabien Bonneau.
Un atelier était consacré au référencement des nouvelles gammes variétales en blé dur et blé tendre d'hiver, dans une optique de « compromis entre les besoins des agriculteurs et les exigences des clients meuniers », analyse Cyril Bigot, expert céréales à paille au sein du service agronomie de Terrena.
A ce titre, la génétique constitue « un levier majeur d'amélioration des performances, dans un contexte de stagnation des rendements dû aux aléas climatiques et à la baisse tendancielle de la fertilité des sols », estime l'ingénieur.
Terrena collabore avec une vingtaine de créateurs de semences français. Qui déposent chaque année près de 50 variétés nouvelles de blé tendre pour évaluation par le Centre technique permanent de sélection des plantes (CTPS). « Au moment où les obtenteurs déposent leur(s) variété(s) au CTPS, ils nous les confient afin que l'on puisse les tester pendant 2 ans, sur les5 plateformes d'essai de la zone Terrena », décrit Cyril Bigot.« Nous plantons des micro-parcelles en damier, de façon à gommer l'effet type de sol. Avec d'un côté du champ les modalités traitées, et de l'autre les modalités non traitées », poursuit l'ingénieur. Les paramètres suivis ? Productivité, poids spécifique (PS), protéines, résistance aux pathologies avec une notation de 1 à 10 en fonction du niveau de contamination.
Ultime critère agronomique : la mesure physiologique de la sensibilité à la verse. Moins celle-ci sera élevée, « plus on pourra se passer de régulateur de croissance », toujours dans le but de limiter les intrants chimiques. Attente sociétale qui va également orienter le choix de Terrena vers des variétés faibles consommatrices d'azote.
Seconde partie de la procédure de référencement, les analyses technologiques en laboratoire. « On fabrique de la farine, puis du pain avec chaque variété retenue, dont nos boulangers testeurs vont apprécier le comportement tout au long de la panification », souligne Cyril Bigot.
S'agissant des blés destinés à la clientèle biscuiterie de Terrena (Mondelez, Pasquier, entre autres), la sélection est encore plus drastique. Test alvéographique pour évaluer l'élasticité du pâton de farine, et essai de production en conditions industrielles. « Plus encore que la boulangerie, ce marché est en quête de régularité et de stabilité », remarque l'expert céréales à paille. Autrement dit : pas de trous dans les biscottes, et des gâteaux qui doivent rentrer dans leurs emballages.
« Les axes retenus pour cette journée technique, avec des échanges sur les attentes du consommateur et la présentation de nouveaux outils permettant d'avancer dans le sens de ces attentes, correspondent pleinement au projet lancé il y a dix ans par Terrena : développer des pratiques plus respectueuses de l'environnement afin d'avancer vers une Nouvelle agriculture », conclut le président de Terrena Olivier Chaillou, de passage sur Atouts Culture.