Des échanges de qualité
La dernière édition de Ferme en ville de la FRSEA des Pays de la Loire a accueilli quelque 15 000 visiteurs les 12, 13 et 14 juin derniers, à Nantes. L’occasion d’une rencontre entre citadins et agriculteurs.
Sur le stand du Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’envi-ronnement, elles sont cinq fillettes d’une dizaine d’années, attentives aux explications de l’animatrice, comme elles doivent l’être tout autant dans leur classe de CM1. Avec des mots simples, mais précis, aidée d’un schéma et d’une maquette, Sarah Pétiard, responsable Farre en Maine-et- Loire, leur explique quelques aspects de la démarche des agriculteurs de son réseau : traiter les maladies des plantes « seulement lorsque c’est nécessaire », mettre en place des haies bocagères pour préserver la biodiversité, et en particulier les auxiliaires de culture, implanter des bandes enherbées pour piéger les éléments susceptibles de
polluer l’eau… Juliette, Fella, Mathilde, Zelda et Louna, cinq petites citadines, n’en perdent pas une miette. Et la maman qui les a accompagnées non plus :
« Bien sûr que ce sujet m’intéresse ! ».
Richesses des échanges
Si ces 12, 13 et 14 juin, la foule était un peu moins dense à Ferme en ville, place Viarme, à Nantes, –environ 15 000 personnes au lieu des 20 000 des années précédentes–, la qualité des échanges entre visiteurs et agriculteurs y a gagné. « Il n’y a pas eu d’embouteillages de poussettes dans les allées », remarque Hélène Paucet, coordinatrice de la manifestation à la FRSEA des Pays de la Loire, « et pour les animateurs de stands, c’était beaucoup mieux : ils ont pu vraiment discuter avec les gens, de manière approfondie. »
Dans ces discussions, tous les sujets ont été abordés, y compris le combat récent mené par les agriculteurs contre les pratiques de la grande distribution. « Cela n’a pas été le sujet principal », indique Hélène Paucet. Mais à chaque fois qu’il a été évoqué, les visiteurs ont pris le parti des agriculteurs, s’exclamant « ce n’est quand même pas normal que vous ne puissiez pas vivre de votre travail. »
Pour les producteurs présents au marché fermier, bien sûr, cette diminution représente un petit manque à gagner. Compensé, au moins en partie, par la richesse des échanges, par exemple sur le sel de Guérande ou encore sur l’apiculture…
Comme chaque année, les nombreuses animations proposées dans le cadre de Ferme en ville ont captivé petits et grands : on se pressait toujours autant devant les vaches et leurs veaux, les brebis et leurs agneaux, la truie et ses porcelets ; devant le stand des cidres, où l’on pouvait déguster des boissons, alcoo-lisées ou non ; sur le stand de la Fédération des boulangers et
boulangers-pâtissiers de Loire-Atlantique, où l’on pouvait certes déguster la baguette locale (la Bonébel), mais surtout fabriquer son propre pain ; devant le jeu “agriculture poursuit” où deux joueurs s’affrontaient autour de questions diverses, pas toujours faciles, sur l’agriculture ; ou encore devant le bar à lait de l’interprofession des produits laitiers.
Les couveuses du Cravi (Comité régional avicole), avec leurs poussins, canetons, oisons et autres pintadeaux fraîchement éclos, fascinent toujours autant. Et même si les gens sont émus par les très jeunes animaux, ils n’en oublient pas pour autant de déguster les morceaux de volailles rôties offerts sur le même stand.
Gastronomie
Côté gastronomie toujours, la mise en place d’un espace restauration est également une réussite : de nombreux visiteurs ont pu découvrir les fouées, spécialités originaires de Maine-et-Loire. Cette douzième édition de Ferme en ville aura donc bien tenu ses objectifs de faire découvrir et aimer l’agriculture, sous tous ses aspects, à des citadins. Comme le soulignait Joël Limouzin, président de la FRSEA, cette manifestation est aussi un plaisir pour les agriculteurs qui y ont participé de manière bénévole. Telle Annie Bouyer, membre du bureau de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, venue à Ferme en ville avec deux de ses vaches Prim’holstein : « Voir la joie des enfants, c’est ma récompense. Rien que pour cela, je suis heureuse d’y avoir participé ».
Catherine Perrot