Mouton
Des perspectives favorables pour l’élevage ovin
Le rééquilibrage des aides Pac offre un nouvel espoirs aux moutonniers. Pour en parler, des journées de découverte de la production ovine sont organisées cette année par la filière.
La production ovine vit actuellement des évolutions importantes, tant dans la gestion des animaux que dans des modalités administratives et budgétaires. C’est en grande partie pour cela que les principaux représentants de la filière ont souhaité s’associer pour organiser des journées découvertes de la production ovine. Des éleveurs accueillent les partenaires de la filière à l’occasion de ces journées.
Pour appréhender le plus efficacement possible les crises sanitaires, l’Union européenne a rendu obligatoire une déclaration concernant tout mouvement des animaux. Cette déclaration doit être adressée à l’EDE, par l’éleveur ou par l’organisme délégataire si l’éleveur en a désigné un. Les coûts de traitement des mouvements par lot sont réduits, si la déclaration est informatisée et emprunte les voies électroniques ; par contre, ils restent variables d’un département à l’autre dès que la déclaration est réalisée sur papier et acheminée par voie postale. Cette notification des mouvements actuellement en vigueur, anticipe une nouvelle réglementation liée à l’identification électronique qui devrait s’appliquer dès la campagne 2010.
Identification et sélection
L’identification électronique et les outils de gestion de troupeau doivent faciliter la prise de décisions sur des postes importants de l’élevage, mais aussi sur toute la durée de vie de l’animal. Ces outils servent non seulement à déceler rapidement des productivités déficientes, sources de manque de revenus, mais aussi à sélectionner les animaux porteurs des meilleures croissances ou issus d’une filiation intéressante pour l’élevage. Un suivi jusqu’aux résultats bouchers peut être mis en évidence grâce aux équipements électroniques des sociétés d’abattage et de transformation. Actuellement un quota départemental (en 49 : 5 000 boucles) est disponible auprès des élevages qui le souhaitent, mais reste insuffisant pour couvrir les nombreuses demandes.
Les orientations interprofessionnelles ont ensuite été présentées : communication auprès des prescripteurs, interventions dans les établissements scolaires agricoles pour présenter le métier d’éleveur de moutons et aussi le contexte, visites d’exploitations, organisation de modules pour expliquer le fonctionnement de la filière ovine, puis déroulement des Ovinpiades des jeunes bergers (lire ci-dessous).
L’interprofession a souhaité aussi regrouper les animations ovines en inter région, divisant ainsi la France en cinq grandes régions. La nôtre est constituée de la Bretagne, de la Basse Normandie et des Pays de la Loire. Les actions liées à la communication et à la formation seront réalisées non seulement sur ce secteur Nord Ouest, mais aussi, à travers des partenariats européens. L’échange de méthodes, de techniques d’élevage, de savoirs apporte un enrichissement aux éleveurs, enseignants, et élèves.
Un impact significatif
Enfin, l’application du rééquilibrage de la Politique agricole commune offre un nouvel espoir aux moutonniers. Ceux qui ont vécu de nombreuses difficultés notamment à cause de l’augmentation des charges et de la réduction de leur revenu peuvent enfin entrevoir une période plus propice à l’amélioration de leurs trésoreries, puis de leurs conditions de travail. De nombreuses marges de progrès sont réalisables, et sont envisagées plus sereinement lorsque des aides Pac soutiennent l’élevage ovin. Cette situation est d’autant plus appréciée lorsque la reconnaissance du métier, de son utilité reste valorisée par un consensus européen. « Les 27 euros par brebis, espérés légitimement par la profession ovine, ne représentent qu’une parité des aides Pac à l’UGB », affirme Hubert Sureau, éleveur et représentant de la profession au GIE Élevage. Les impacts pour la production ovine et particulièrement dans les élevages du Nord Ouest sont très significatifs. Les incidences mesurées par le réseau d’élevage ovin (Institut de l’élevage et Chambres d’agriculture) peuvent s’élever, dans les systèmes spécialisés intensifs ou semi-extensifs, entre
10 000 et 13 000 euros supplémentaires par an dès 2010.
« Cette réévaluation des aides Pac ne doit pas toutefois faire baisser la vigilance technique des élevages ; elle doit permettre de construire des systèmes d’exploitation viables qui pour cela devront rester pointus sur les résultats technico-économiques de l’élevage ovin, souligne Hubert Sureau. En effet, le coût des contraintes subies par les éleveurs (notification des mouvements, cotisation volontaire obligatoire liée à la gestion de l’équarrissage, identification électronique, et aussi valeur environnementale et sanitaire de l’exploitation) sera plus facilement supporté si les objectifs d’amélioration du revenu sont atteints ».
Martine CLOTEAU, Filières Ovines du GIE ELEVAGE
et de l’INTERPROFESSION NORD OUEST