Protéagineux
Des pois de printemps pour ses bovins
François Deschère a semé son pois de printemps le 9 février. L’agriculteur de Grez-Neuville cultive ces protéagineux depuis presque 25 ans et cherche constamment à améliorer son système.
François Deschère a semé son pois de printemps le 9 février. L’agriculteur de Grez-Neuville cultive ces protéagineux depuis presque 25 ans et cherche constamment à améliorer son système.
C’est dans une parcelle de 10 ha, avec un précédent orge, que François Deschère a semé cette année ses pois de printemps. L’agriculteur a depuis longtemps intégré ce protéagineux dans sa rotation, étant donné l’intérêt agronomique de la culture. Cela lui a aussi permis d’améliorer l’autonomie alimentaire de son troupeau de vaches allaitantes. Une trentaine de tonnes de pois protéagineux sont données chaque année aux animaux. Au menu, 1 kilo de pois par jour pour les animaux à l’engraissement (avec du maïs grain sec et de l’enrubannage d’herbe précoce) et 500 g/jour pour les femelles à la reproduction et gestantes. L’exploitation n’achète plus que 15 tonnes d’aliment pour l’atelier taurillons à l’année.
Sur environ 35 tonnes de pois récoltées, l’éleveur en garde 5 tonnes pour les resemer, réduisant ainsi ses coûts d’implantation. « Je refais des semences tous les 3 ans ». Quant à la paille de pois, elle est récoltée aussi et elle est soit mise en paillage, soit distribuée au champ en râtelier lors des années sèches.
Cet hiver, la culture de pois semée le 9 février s’est déjà bien développée. L’agriculteur espère obtenir de meilleurs rendements que l’an dernier. Les pluies de juin avaient été préjudiciables aux pois, qui présentaient pourtant un très beau potentiel. Résultat, une récolte à 30 qx/ha, au lieu de 50 qx/ha escomptés. Mais ces aléas climatiques ne découragent pas l’éleveur. Il est plus à l’aise avec cette culture qu’avec le lupin de printemps, qu’il a essayé aussi mais qui est « difficile à rattraper au niveau désherbage ».
Itinéraire à optimiser sur 5 mois de culture
Le pois, « c’est une culture qui pousse en 5 mois, il faut veiller à la mettre dans les meilleures conditions ! », explique-il, détaillant son itinéraire technique. Le semis est réalisé à une densité de 245 kg/ha. « Avec de la semence de ferme, on cherche à être à 100 grains au m2, afin qu’il y ait au final 80-85 grains de levés », note François Deschère. La parcelle, comme toute l’exploitation, n’est pas irriguée : « sur cette parcelle composée à 70 % de limons, s’il vient de l’eau régulièrement, c’est suffisant ».
Entre l’orge, culture précédente, et le pois, l’agriculteur sème en général un engrais vert, souvent une moutarde : « l’avantage, c’est qu’elle gèle en hiver et que l’on peut la rouler ». Depuis 4 à 5 ans, l’agriculteur, qui était en semis simplifié, a préféré effectuer à nouveau un labour, suivi d’un semis en herse et semoir combiné. « Labourer permet de réduire la pression en adventice et de diminuer l’utilisation de phytos. »
Actuellement, il fait des rotations sur 5 ans (maïs, blé, pois, blé, orge). Mais il envisage à l’avenir d’introduire du colza, pour étirer la rotation sur 6 ans, afin de faire baisser la pression des maladies.
Un très bon précédent pour les céréales
Le pois présente l’avantage d’être un très bon précédent pour les céréales. C’est encore plus vrai aujourd’hui avec la hausse des cours des engrais. Sur le blé semé à l’automne derrière son pois, François Deschère compte économiser entre 30 et 40 unités d’azote/ha. Pour cette année (la tonne d’Urée 46 a été achetée par l’agriculteur à 540 euros), l’économie est estimée à environ 54 euros/ha. Une somme qu’il faudrait facilement multiplier par deux avec les cours actuels.
S.H.