Bassin de l’oudon
Des préconisateurs pour les agriculteurs
2 500 exploitations sensibilisées à la qualité de l’eau.
Une charte des préconisateurs pour lutter contre la pollution des eaux du bassin versant de l’Oudon. Cet outil a été récompensé par les Trophées de l’eau Loire-Bretagne de 2013. Une initiative du Symbolip (Syndicat mixte du bassin de l’Oudon pour la lutte contre les inondations et les pollutions) mise en place en mars 2011. Sa vocation ? Faire évoluer les pratiques des agriculteurs par le biais de leurs conseillers. “Nous organisions des journées d’information, mais c’était toujours le même public que l’on retrouvait”, explique Joël Ronsin, agriculteur et vice-président de la Commission locale de l’eau. Plus qu’un simple document signé, les signataires ont l’obligation d’envoyer leurs employés en formation. Et les organismes sont divers : “Chambre d’agriculture, centre de gestion, contrôle laitier, coopérative, négociant...” Autant de structures au contact au quotidien avec les agriculteurs. “En formant leurs conseillers, nous élargissons notre champ d’action”, souligne Rachel Labrunie, chargée de l’animation du programme de lutte contre les pollutions. Au total, ils sont 20 à s’être engagés. En 2011, plus de 85 personnes ont suivi une formation pour informer les agriculteurs. Une formation éclectique. Sur l’utilisation de produits phytosanitaires, sur le plan de fumure ou encore l’aménagement spatial dans l’objectif de réduire l’utilisation des intrants. La finalité : “faire connaître les enjeux de la qualité de l’eau. Faire comprendre aux conseillers à quoi sert la réglementation. Et peut-être même aller encore plus loin que la réglementation.” Une fois les conseillers formés, à eux de faire passer le message sur le terrain. “Grâce à eux, 2 500 exploitations agricoles sont sensibilisées au sujet sur une surface de 1 480 km2”. Concrètement, pour Joël Ronsin, éleveur à Montguillon, cela s’est traduit par des gestes simples. “Je réfléchis avec le technicien sur le type de produit à utiliser, lequel est le moins polluant. Par exemple, pour le désherbage d’automne, on évite d’utiliser des produits très lessivables avant des périodes de pluie, on module la dose.” Autre constat : “les conseillers jouent le jeu. Contrairement aux préjugés, ils ne cherchent pas à vendre à tout prix. Ils agissent avant tout pour la rentabilité de l’exploitation. Ils sont dans une démarche durable.” Le travail commence à porter ses fruits. Puisque le niveau de nitrate est en baisse, note Rachel Labrunie. “Mais on reste très vigilant, et on réfléchit encore à des formations pour nos préconisateurs.” La prochaine est en cours d’élaboration. Prévue pour automne 2014, elle se voudra encore plus technique. “On souhaite apporter des solutions concrètes pour améliorer la qualité de l’eau sans pour autant nuire au rendement des producteurs.”