Aller au contenu principal

Manifestation
Des prix à la hausse pour soulager les agriculteurs

150 agriculteurs se sont rassemblés devant le Carrefour Saint-Serge à Angers, vendredi 5 octobre.

Après Carrefour, vendredi 5 octobre (photos), les agriculteurs ont prévu d’intervenir, vendredi et samedi, dans une dizaine de grandes surfaces de Maine-et-Loire.
Après Carrefour, vendredi 5 octobre (photos), les agriculteurs ont prévu d’intervenir, vendredi et samedi, dans une dizaine de grandes surfaces de Maine-et-Loire.
© AA

Un mur de parpaing construit aux entrées du parking de Carrefour Saint- Serge. Une inscription : “Les agriculteurs au pied du mur. La GMS face au mur”. Les 150 agriculteurs ont voulu symboliser leur mécontentement. Les coûts de production augmentent. Alors que le prix proposé au consommateur, lui, stagne.

Toutes les filières d’élevage concernées
La volonté des agriculteurs : “La GMS doit respecter l’accord du 3 mai 2011. Elle ne joue pas le jeu”, scande l’un des éleveurs. Un accord signé entre représentants des producteurs, de la transformation, et de la distribution. Un engagement volontaire pour définir les conditions de réouverture des négociations tarifaires en cas de forte variation des prix de l’alimentation animale. Toutes les filières sont concernées et demandent une revalorisation des prix.
Samuel Ricou, éleveur laitier et viande au Louroux-Béconnais : “Le coût de l’aliment a augmenté de 100 € la tonne par rapport à l’an dernier et de l’autre côté, ma laiterie menace de baisser le prix du lait de 5 €. Comment voulez-vous qu’on s’en sorte ?” Cet éleveur arrive encore à se tirer d’affaire mais reconnaît que “la fin de l’année va être compliquée…”
Nathalie Langereau, elle, est installée depuis quatre ans à son propre compte dans l’élevage de dindons et de poules. Avec des investissements en cours, la rénovation d’un bâtiment l’an dernier, elle se sent étranglée : “2 € au mètre carré sont prélevés en plus pour mon élevage de dindons. Ça veut dire que je vais perdre 4 800 € sur la prochaine vente de mon lot”. À cela s’ajoute la hausse du prix du gaz, du fioul… “C’est tout l’avenir de l’entreprise qui est remis en cause”. L’agricultrice est réaliste et admet les aléas du métier : “Mais, c’est la première fois que je connais une baisse aussi significative des prix”. Pour Stéphane Bouju, éleveur de volailles et de lapins, même constat. “Depuis fin août, le coût de l’aliment a augmenté de 28 %”. Il reproche à la GMS de trop mettre la pression aux abattoirs. “Les abattoirs sont obligés de taper dans les trésoreries pour pouvoir assumer les prix qu’ils demandent…” 
Sylvain Piet, jeune éleveur caprin installé depuis 2008 avec sa femme, résume la situation de manière simple : “Depuis 2007, le prix du maïs a augmenté de 100 %. Et dans le même temps, le prix du fromage de chèvre est à 6 € le kg. Moins cher que du fromage de vache alors qu’il est plus cher à produire. Cherchez l’erreur.”
Pour la section porcine, “en septembre 2010, pour payer 25 tonnes d’aliments, il fallait vendre 35 porcs. Aujourd’hui pour la même quantité d’aliments, il faut 51 porcs”, s’insurge Gérard Bourcier, président de la section porc de la FDSEA.
Les agriculteurs se disent “mobilisés  et prêts à continuer le mouvement” jusqu’à ce que leurs revendications soient prises en compte. Ce sera le cas ce vendredi dans plusieurs grandes surfaces de Maine-et-Loire.

HÉLÈNE RONGIER

Voir aussi : Les prises de parole des responsables en vidéo.

Table ronde

Stéphane Le Foll réunira agriculteurs, transformateurs et distributeurs le 21 novembre

Le ministre de l'Agriculture organisera, le 21 novembre, une table ronde en présence de producteurs, transformateurs, distributeurs et banquiers en vue d'améliorer les relations contractuelles (accord du 15 juin 2011) et les relations commerciales (accord du 3 mai 2011) tout au long des filières animales, a-t-il annoncé le 4 octobre lors du Sommet de l'élevage, à Clermont-Ferrand (voir p. 9). Comparant les pratiques françaises à celles européennes, il a estimé que “franchement en France, il y a de quoi améliorer les choses”, notamment en terme de contractualisation, avec par exemple la mise en place d'un cadre plus large “incluant la grande distribution”, a-t-il ajouté. Rappelant les tensions au sein des filières, il a regretté qu'aujourd'hui, “tout le monde se renvoie la balle”. Le ministre ne s'arrêtera pas là, car, selon ses termes, cette réunion est “une première étape”.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Des conditions météo qui malmènent les récoltes

Les récoltes de cultures de printemps sont fortement perturbées par la pluviométrie. Reportage à La Séguinière où les…

Damien Robert, associé du Gaec LG bio au Tremblay. L'exploitation développe un système basé sur l'herbe, en pâturage, en foin et en affouragement en vert.
Leurs démarches vers l'autonomie
Le Gaec LG Bio, au Tremblay, cherche à concilier autonomie alimentaire de l'élevage et efficacité laitière. La grande majorité de…
Le site de l'Abeille 2, à Mazières-en-Mauges.
La main tendue de LSDH
aux producteurs Lactalis
Dans un communiqué daté du 11 octobre, la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel (LSDH) a annoncé une "main tendue" aux familles de…
Michel Barnier et Annie Genevard ont visité le Sommet de l'élevage le 4 octobre 2024
Premières annonces du Gouvernement Barnier
Le Premier ministre, Michel Barnier, a arpenté le 4 octobre, les allées du 33e Sommet de l'élevage à Cournon d'Auvergne (Puy-de-…
Irrigation : en Loire-Bretagne, importante hausse de la redevance pour 2025-2030

Les membres du comité de l'agence de l'eau Loire-Bretagne et du conseil d'administration ont adopté, le 15 octobre, le 12e…

Thomas Godard fournit chaque année environ 250 tonnes de mâche à sa coopérative.
La mâche,c'est toute l'année !

Thomas Godard est maraîcher à Beaupréau-en-Mauges (La Poitevinière). Il produit principalement de la mâche, ainsi que du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois